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Mondial de cross, l’Afrique de l’Est dominatrice chez les juniors

Kenya, Ethiopie les 2 nations archi-dominatrices chez les juniors hommes

Kenya, Ethiopie les 2 nations archi-dominatrices chez les juniors hommes

Créé en 1973, le Mondial de cross est dominé chez les juniors par les pays de l’Afrique de l’Est avec l’arrivée des Ethiopiens en 1982 puis des Kenyans en 1985. Dans un tel contexte, la France et les pays européens ont du mal à exister. Rétrospective en 15 points.

 

1973 : Jim Brown remporte le premier titre junior

Dès la création du Championnat du Monde de cross en 1973, les juniors hommes ont leur épreuve alors qu’il faudra attendre 1989 pour que soit créé l’équivalent pour les juniors femmes.
Disputé en Belgique, ce premier Mondial consacre chez les juniors l’Ecossais Jim Brown. 12 pays étaient présents, la France se classe 5ème avec Jean Luc Cherrier 15ème, Jean Luc Lemire 16ème et Gilbert Bessières 24ème.

1976 : Thierry Watrice 5ème le meilleur français à un Mondial

Un vrai cross dirait on avec des obstacles et surtout une rivière de 3 mètres à traverser. Le circuit Gallois de Chepstow voit la victoire de Carlos Lopes, futur champion olympique sur marathon en 1984.
Dans cette course, le français Thierry Watrice se classe 5ème, c’est à ce jour la meilleure place d’un junior français à un Mondial. Juste derrière lui, on trouve un certain Alberto Salazar, le coach américain de Mo Farah et de Galen Rupp.

1981 : Des marathoniens en herbe

Quel podium surprenant à Madrid, le Tunisien Mohamed Chouri l’emporte devant le russe Zherebin et devant l’américain Keith Brantly. La France se classe 12ème, c’est désormais son rang habituel avec Hamid Zouhair 29ème. Mais dans le top 20, on voit surgir certains noms qui brilleront sur 10 000 m et marathon, Vincent Rousseau, Salvatore Antibo, Francesco Panetta et Abel Anton. L’Europe est encore au pouvoir.

1982 : L’Ethiopie débarque

Mohamed Kedir l’emporte chez les seniors mais chez les juniors, c’est la razzia avec 6 éthiopiens dans les 10 premiers. Une arrivée remarquée de ce pays qui remporte bien sûr le titre junior. A la 16ème place, la tendance amorcée en 1981 se confirme avec la 16ème place de Martin Fiz qui deviendra par la suite champion d’Europe de marathon en 1994 et champion du monde l’année suivante.

1983 : Cyril Laventure termine 7ème

Des français dans les 10 premiers dans un Mondial junior, ils ne sont que 2 à ce jour, Thierry Watrice en 1976 et Cyril Laventure à Gateshead alors que Thierry Pantel se classe 30ème. Les Ethiopiens confirment leur hégémonie, seuls les espagnols leur livrent bataille avec 6 coureurs dans le top 20.

1985 : Attention, les Kenyans arrivent

Les Ethiopiens ont ouvert la porte, les Kenyans vont en profiter. Une squad complète débarque à Lisbonne. Kipkemboi Kimeli remporte même le titre et l’on retrouve 9 coureurs de ces deux pays de l’Afrique de l’Est dans le Top 10. Une nouvelle ère débute. La « guerre » Ethiopie – Kenya » a débuté. L’Espagne résiste en prenant la 3ème place.

1988 : Le diktat des Kenyans

Pour la première fois, la France est absente de ce Mondial organisé à Auckland. Et les kenyans font un malheur. Chez les seniors hommes, on trouve 8 kenyans dans le Top 10, c’est un record alors que chez les juniors, 5 rentre dans le TOP 6. Les placent sont chères … !!!
Nourredine Morceli pointe son nez à la 9ème place ainsi que Fermin Cacho classé 15ème, 4 ans plus tard il remportera le titre olympique sur 1500 m à Barcelone.

1990 : Quelle équipe du Kenya !

Quel festival à Aix les Bains ! Une équipe du Kenya exceptionnelle, le titre est remporté par Kipyego Kororia qui ne fera pas une grande carrière, mais derrière, c’est du lourd avec Richard Chelimo (2ème), Ismael Kirui (4ème) et Matthews Birir (6ème). L’Italie confirme son potentiel chez les juniors. Pour la seconde fois, elle prend la 3ème place dont Stefano Baldini 13ème champion olympique du marathon à Athènes en 2004.

1993 : Le Maroc futur réservoir de l’équipe de France

Driss El Himer 32ème, Irba Lakhal 51ème, c’est avec le maillot de l’équipe du Maroc que ces coureurs font leurs armes au niveau international. En 1995, on retrouve également Ahmed Ezzobayry 38ème mais aussi 47ème en 1996 et 39ème en 1997. En 2003, Yassine Mandour prend la 16ème place et la 19ème l’année suivante. Pendant 6 ans, le Maroc devient chez les juniors la 3ème force en présence face aux Kenyans et Ethiopiens.

1997 : Bouabdellah Tahri 22ème

Pas facile pour les juniors français d’émerger dans ce Mondial. Benoit Z s’y est cassé les dents (deux fois 14ème), Bouabdellah Tahri ne fait pas mieux que 22ème alors que cette année là, Mehdi Baala sombre au 129ème rang. En 2004, Mahiedine Mekhissi prend la 60ème place juste devant Yohan Durand. Le cross comme passage obligé mais sans obligation de résultat. Il faut savoir attendre.

2000 : Kenya + Ethiopie + Qatar, ya plus de place

Depuis 1985, le Kenya et l’Ethiopie se partagent les rôles. A Villamoura, pour la première fois, le Qatar s’invite dans ce concert et ce pays du Golfe prend même la 5ème place avec son armée de kenyans naturalisés. Quant à la France, elle navigue toujours dans les mêmes eaux, autour de 12-13ème place ? Un français dans les 50 premiers ? Ca devient dur, Jérémy Pierrat est une exception, 37ème en 2003.

2001 : Bekele en maître

C’est en 1999 que Kenenissa Bekele court son premier Mondial. Il se classe 9ème. Mais sa première victoire, c’est en 2001 qu’il l’obtient après avoir remporté le cross court la veille. C’est le début d’une longue série avec 5 doublés court + long et un total de 12 médailles d’or dans cette compétition.
Ce Mondial est également marqué par les belles places des deux américains Dathan Ritzenheim, médaillé de bronze et de Matt Tedenkamp, cinquième. C’est également l’arrivée sur la scène internationale de l’Erythrée qui se classe 7ème.

2005 : Un Mondial à oublier pour les juniors français

St Galmier accueille cette année là le Mondial. La France célèbre une grande fête pour le cross qui restera un souvenir douloureux pour les juniors tricolores, 18ème au classement des nations. Benjamin Malaty et Yoann Kowal auront à cœur de démontrer par la suite qu’il s’agissait d’un accident de parcours.
Sur l’hippodrome français, le Barhain se distingue pour la première fois, 4ème nation derrière le Qatar. Près de 20 kenyans naturalisés ou non disputent ainsi ce Mondial.

2007 : Mombasa, le sacre de l’Afrique de l’Est

34 coureurs africains aux premières places, c’est du jamais vu dans un Mondial junior disputé au Kenya devant une foule considérable. Kenya, Erythrée, Ethiopie et même Burundi font exploser le score. Il n’y a plus de places pour les non africains. Morhad Amdouni 38ème et Hassan Chahdi 61ème en font les frais. Dans cette course, Stephen Kiprotich se classe 19ème. 5 ans plus tard, l’ougandais deviendra champion olympique du marathon à Londres.

2011 : L’Ouganda 3ème force en présence

Les éditions se suivent et se ressemblent, Kenya et Ethiopie jouent les premiers rôles sans partage. La France n’est plus toujours représentée, Romain Collenot Spriet en solitaire termine 48ème. C’est l’arrivée sur la scène du jeune Japhet Korir qui s’affirme chez les seniors en remportant le titre en 2013.
L’Ouganda confirme son potentiel en s’installant à la 3ème place des nations.

> Texte et photos Gilles Bertrand

En Chine, on peut encore s'attendre à un duel Ethiopie - Kenya

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