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Pierre Ambroise Bosse, une vraie fausse Sortie

La suspension de Pierre Ambroise Bosse d’un an pour 3 no shows a été décidée quelques mois après que le champion du monde 2017 ait annoncé sa retraite sportive sur blessure. Un timing bien orchestré pour préserver la réputation de l’athlète, si populaire dans le grand public !

Pierre Ambroise Bosse

Fin décembre 2023, Pierre Ambroise Bosse annonce sa retraite sportive suite à une nouvelle blessure grave. Le demi fondeur enchaîne les passages dans les médias, toujours séduits par la spontanéité de cet athlète si populaire depuis son titre surprise du Mondial 2017.

Mais une poignée d’initiés savent qu’en réalité, Bosse et son entourage ont entamé une course contre la montre très étonnante : emmagasiner le maximum de retours médiatiques avant que tombe l’information très dérangeante de sa suspension par l’AFLD en raison de 3 contrôles manqués entre décembre 2022 et juin 2023 !

Une sortie orchestrée par son avocat Thierry Braillard 

C’est avec son avocat Thierry Braillard et ses amis proches que cette stratégie de la sortie « par le haut » a été définie : répéter à tout va que l’athlète renonce aux Jeux Olympiques de Paris car dans l’incapacité de mener un véritable entraînement suite à la récidive de sa blessure à l’ischio.

Partout le même scénario est expliqué, la cuisse qui claque quelques mois après l’opération de décembre 2022, l’arrêt de l’entraînement, depuis le printemps, la difficulté à annoncer à son entourage, et surtout à sa mère, qu’il préfère stopper définitivement sa carrière.

3 absences lors d’un contrôle antidopage 

En parallèle, c’est une toute autre histoire qui se joue : l’AFLD a notifié à Pierre Ambroise Bosse le lancement d’une procédure de violation des règles antidopage pour avoir constaté son absence à 3 reprises lors du passage du contrôleur ! Avec la proposition d’une suspension de deux ans.

Thierry Braillard, l’avocat spécialiste du sport choisi par Bosse dans cette action, l’incite à refuser cet accord pour poursuivre sa défense devant la Commission des Sanctions. Pourtant il semble peu probable que le verdict puisse être différent au vu de 3 no shows…

Gagner du temps 

Mais Thierry Braillard cherche surtout à gagner du temps pour que son protégé puisse mener à bien sa tournée d’adieux. L’ancien secrétaire d’Etat aux sports déploie tout son réseau et tente d’obtenir que l’Afld prononce une décision anonyme. Ce que les règles antidopage proscrivent complètement pour un athlète de ce niveau, officiellement encore en activité même si sa dernière compétition remonte à juin 2022, et qu’il a passé beaucoup de temps à l’arrêt pour ses opérations et soins.

Malgré tout, le clan Bosse réussit un timing parfait avec cette annonce de retraite au lendemain de Noel dans une période de grand « creux » médiatique.

Une suspension d’un an qui passe inaperçue

Et il faudra patienter jusqu’à la fin avril pour que soit révélée la suspension d’un an de PAB, prononcée fin mars. Une annonce qui sera particulièrement peu relayée par les médias et parfois avec un commentaire narquois sur cette sanction frappant injustement un retraité.

Dans la presse anglo saxonne, l’approche n’est pas tout à fait la même avec cette idée que la sortie de PAB s’éclaire sous un autre angle…

La retraite est due à la blessure

Non, soutient l’entourage de l’athlète : la retraite était inéluctable vu la blessure. Et les no shows seraient d’ailleurs aussi la conséquence de cette période difficile pour Bosse, l’amenant à une désorganisation totale au point de ne plus respecter le planning déclaré dans le système Adams. Une spirale se serait ainsi créée : blessures – déprime – soirées festives – oubli des règles.

Pas vraiment une nouveauté, se murmure-t-il à l’AFLD où PAB avait reçu depuis longtemps l’étiquette de dilettante sur le plan administratif, et où sa sortie clinquante n’a pas fait que des heureux… 

Toute sa carrière, PAB a accumulé les blessures et avait même stoppé sa carrière avant de revenir sur sa décision courant 2021 avec en ligne de mire les JO de Paris 2024. Un come back qui l’aura finalement épuisé mentalement et qu’il a aussi mené pour des raisons financières. 

Mais son aura médiatique n’aura guère souffert de cette sanction sportive et c’est du côté d’émissions de télé-réalité qu’on le retrouvera prochainement !

Analyse : Odile Baudrier