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Le cross veut rentrer aux Jeux Olympiques d’hiver

Le cross aux JO d’hiver ? L’idée n’est pas nouvelle, et elle ressort régulièrement des cartons. Cette fois, ce sont les organisateurs du Championnat du monde de 2019 programmé à Aarhus au Danemark, qui se font forts de bâtir un programme pour que cette discipline soit acceptée au sein des Jeux Olympiques d’hiver. Mais déjà, une opposition s’élève au sein du CIO…

 

cross sur neige a

 

Un parcours sur la neige. Ce sera l’obligation à respecter pour que le cross intègre les Jeux Olympiques d’hiver. L’idée n’est pas nouvelle, elle revient régulièrement dans les débats, et déjà en 2008, trois spécialistes de cross de talent, Haile Gebrselassie, Paul Tergat et Kenenisa Bekele, avaient interpellé Jacques Rogge sur l’introduction du cross aux JO. Avec le soutien actif de l’IAAF, à nouveau renouvelé à l’arrivée de Sebastian Coe, affichant officiellement son soutien début 2015.

Ce projet a été tout récemment relancé, par les organisateurs du prochain Mondial de cross programmé au Danemark en 2019. Et l’équipe d’Aarhus 2019 a décidé de mettre en œuvre plusieurs innovations sur cet évènement, avec l’ambition de convaincre le CIO de l’intérêt d’intégrer le cross dans les JO hivernaux.
Ainsi, l’équipe danoise veut-elle dynamiser la course, avec l’ajout d’obstacles naturels et un dénivelé plus important qu’à l’habitude pour pimenter les parcours, ainsi que l’intégration d’une épreuve populaire et de courses enfants en parallèle pour prouver le dynamisme de cette discipline.

Ces nouveautés seront-elles de taille à infléchir le CIO pour qu’il considère l’intégration du cross dans les Jeux d’hiver ?

Disputé sur la neige, ce Mondial restera gravé dans la mémoire des 30 000 spectateurs qui ont assisté à ce spectacle

Rien n’est moins sûr, au vu des réactions des membres des sports d’hiver. La secrétaire générale de la Fédération Internationale de Ski, Sarah Lewis, n’a pas fait mystère de son hostilité à une telle intégration, comme le dévoile Nick Butler dans « Inside The Games », et ses propos sont sans ambiguïté : « Notre position est que les sports du programme des Jeux d’Hiver sont ceux qui ont leur ADN sur ou avec la neige et la glace».

Une position stricte qui ne peut que nuire à cette demande répétée de la communauté du running. Car même si des épreuves ont régulièrement lieu sur la neige, le cross ne peut se targuer d’aucun lien privilégié avec cet élément, et ne peut revendiquer le statut de discipline hivernale que pour les compétitions organisées en Europe ou Amérique du Nord. A l’opposé, en Afrique, le cross se décline sur terres sèches et dans la chaleur, et les meilleurs crossmen mondiaux sont tous africains…

 Texte : Odile Baudrier
 Photo : Gilles Bertrand