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La Russie joue son avenir olympique à Lausanne

Le Tribunal Arbitral du Sport débute ce lundi à Lausanne le « procès » de la Russie, pour statuer sur la demande de l’Agence Mondiale Anti-Dopage d’interdire le nom « Russie » des JO de Tokyo 2021 et Pékin 2022. L’athlétisme a envoyé, elle, un nouveau signal fort de son hostilité au pays, avec la sanction de plusieurs membres de la fédération russes, pour avoir facilité le dopage du sauteur en hauteur Danil Lysenko.

Quatre jours sous haute tension pour le sport russe s’annoncent à Lausanne, au point que le lieu exact des audiences à Lausanne demeure secret et que la presse n’y est pas autorisée.

Hasard du calendrier ? Certainement pas. L’Athletics Integrity Unit a confirmé ce vendredi que sa méfiance à l’égard de la Russie n’a pas diminué. L’instance anti-dopage de World Athletics a sanctionné deux dirigeantes de la Fédération Russe d’Athlétisme pour avoir refusé de répondre à leur demande de renseignements concernant les localisations de Danil Lysenko.

Le sauteur en hauteur, champion du monde en salle en 2018, avait été suspendu provisoirement en 2018 en raison de problèmes sur ses localisations. Mais le staff de la fédération russe n’avait pas hésité à lui venir en aide, en produisant de faux documents. D’où cette suspension pour 8 et 6 ans d’Elena Ikonikkova et Elena Orlova , que l’AIU a pris soin de formaliser publiquement à seulement trois jours du début du procès de Lausanne. En rappelant également que d’autres membres de la fédération devraient prochainement recevoir le même sort.

Avec ce cas, l’AIU disposait d’une sérieuse caisse de résonnance pour démontrer que les mauvaises habitudes ne se sont pas envolées en Russie et que la tricherie semble demeurer dans les mœurs jusqu’au niveau fédéral.

Le dopage organisé partout dans le monde ?

En Russie et seulement en Russie ? Certainement pas. C’est ce qu’affirme l’ancien patron de l’agence anti-dopage russe, dans les colonnes du « Daily Mail ». Mikael Bukhanov soutient que d’autres pays ont de gros problèmes avec le dopage organisé, mais qu’ils ne supportent pas le même traitement. Et de citer la Team Sky, l’équipe d’athlétisme du Kenya, le Nike Oregon Projet.

Le Russe s’insurge avec vigueur : « Tous les sportifs russes sont décrits comme des tricheurs. Mais Farah, Wiggins, et Froome sont-ils des héros ?? »

Comme en écho, aux Etats-Unis, tout récemment, l’USADA s’était vue aussi pointée du doigt pour sa très grande proximité avec Christian Coleman, qui a certainement permis au sprinter d’être informé à l’avance de contrôles anti-dopage.

Les eaux troubles ne sont pas l’apanage de la Russie…

  • Texte : Odile BAUDRIER
  • Photo : D.R.
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