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Une Kenyane de 17 ans suspendue quatre ans

C’est une grande première au Kenya que la suspension d’Angela Ndugwa Munguti, une athlète de seulement 17 ans ! L’épidémie de dopage qui frappe le pays, avec 43 contrôles positifs, concerne cette fois une mineure…

Une étape de plus dans la mauvaise direction. C’est la conclusion de ce contrôle positif qui concerne pour la première fois au Kenya, une athlète mineure. Angela Ndugwa Munguti n’avait que 17 ans en octobre 2018 lorsque le test anti-dopage effectué le 7 octobre 2018 a livré son verdict, celui d’une utilisation de Norandrosterone. L’ITA (International Testing Agency) a alors entamé pour le compte du CIO, le processus normal d’une suspension, avec transmission ensuite vers l’IAAF.

Avec en face de ces instances internationales, la seule Angela. La décision de sanction prise par l’AIU ne laisse jamais apparaître un seul adulte à ses côtés pour sa défense. Ni avocat, ni parent, ni entraîneur, ni manager, ni officiel de la Fédération. Elle se voit ainsi sanctionnée pour une faute qu’elle n’a évidemment pu commettre seule… Et l’on peut s’interroger sur sa légalité, s’agissant d’une mineure.

La fédération d’athlétisme du Kenya ne s’illustre pas dans cette affaire, à n’avoir pas pris l’initiative de l’épauler pour lui éviter de se retrouver seule à subir cette procédure, puis cette sanction de quatre ans.

Angela Ndugwa Munguti faisait pourtant partie de l’équipe nationale du Kenya pour les « Jeux Olympiques de la Jeunesse » organisés à Buenos Aires, Argentina et c’est justement à cette occasion, lors d’un test préalable à la compétition, que ces anabolisants ont été détectés. Elle y avait sélectionnée après avoir réalisé en juillet 2’06’’21 sur 800 m lors des Jeux Africains à Alger. Un nouveau record pour une athlète sans grande référence recensée, avec seulement 5 chronos, et elle n’avait d’ailleurs même pas accédé à la finale à Buenos Aires.

Un partenaire d’entraînement de Kipchoge

Mais la Fédération d’athlétisme est plus que blasée par les cas de dopage qui s’accumulent chez des athlètes kenyans, à ce jour, 43 contrôles positifs. Avec pour cette seule année 2019, des sanctions sur des athlètes phare, comme Absel Kiprop.

Les deux derniers en date n’ont pas manqué de défrayer la chronique. Abraham Kiptum a perdu au passage son record du monde du semi-marathon. Et Cyrus Rutto est un partenaire d’entraînement d’Eliud Kipchoge, sous la houlette du même coach, Patrick Sang.

Un élément qui n’a pas manqué de susciter quelques réactions chez les puristes de l’anti-dopage. Pourtant Eliud Kipchoge s’est vu sacré athlète mondial de l’année par l’IAAF, à la suite de son exploit d’être devenu le premier marathonien sous les 2 heures. Le tout sans aucune visibilité sur son suivi médical ou sur ses contrôles anti-dopage, volontaires ou imposés.

  • Texte : Odile Baudrier