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La suspension pour dopage de Riad Guerfi s’achève prochainement

La suspension pour dopage de quatre ans de Riad Guerfi s’achève prochainement, en avril 2019. L’athlète du Val d’Europe n’a été absent des terrains que deux ans, sa suspension étant rétroactive à partir d’avril 2015. Paradoxalement, aucune des performances annulées par cette décision n’a été à ce jour supprimée sur le site officiel de la FFA…

 

Riad Guerfi

Riad Guerfi

Riad Guerfi sera bientôt libre de revenir vers l’athlétisme, et il semble que c’est bien l’intention de l’athlète du Val d’Europe (*), qui verra sa suspension pour dopage s’achever le 28 avril 2019.

Il n’y a pourtant qu’à peine plus de deux ans que Riad Guerfi n’est plus apparu en compétition (depuis le France de cross 2017) et pas plus de 18 mois que cette sanction de quatre années a été prononcée par le Tribunal Arbitral du Sport, le 20 octobre 2017, à savoir 4 ans de suspension à partir du 29 avril 2015, ainsi que l’annulation de ses résultats du 24 avril 2013. Ceci en raison des irrégularités de son passeport biologique constatées, à deux reprises, la première fois justement le 24 avril 2013, (championnat de France du 10.000 m), la deuxième fois le 29 avril 2015 (championnat de France du 10.000 m). Les experts avaient en effet conclu sans aucune ambiguïté que « l’athlète avait fait usage d’une substance ou d’une méthode interdite lors des prélèvements correspondants à ces échantillons ».

Pourquoi un tel délai dans ce verdict contre Riad Guerfi ? Car ce « cas » a fait l’objet d’un sérieux imbroglio juridique, compliqué par la délicate interprétation des données du passeport biologique.

C’est en effet en septembre 2016 que l’IAAF valide que l’analyse du passeport biologique témoigne d’irrégularités, sur la base de 4 tests effectués entre le 24 avril 2013 et le 16 juin 2016. Riad Guerfi est alors informé par mail par l’IAAF qu’il doit fournir des explications avant le 12 octobre 2016, et sans réponse de sa part, l’IAAF l’informe, à nouveau par courriel, qu’une procédure disciplinaire est engagée à son encontre, et qu’il est suspendu à titre provisoire.

Relaxé par la FFA, sanctionné par le TAS

L’affaire se complique en raison de l’affirmation de Riad Guerfi qu’il n’a reçu aucun de ces mails, et n’a pu ainsi se défendre face à ces accusations. Un argument de poids que la commission disciplinaire de la FFA va retenir, pour finalement le relaxer début janvier 2017.

L’IAAF reprenait alors la main sur le dossier, pour prendre en compte les explications fournies par Riad Guerfi et son avocat, en particulier sur les séjours en altitude, qui, selon eux, justifiaient les valeurs anormales de l’OFF Score constatées en avril 2013 et avril 2015. Mais les experts IAAF ne validaient pas ces éléments, et l’IAAF déposait en février 2017 un appel auprès du Tribunal Arbitral du Sport contre la décision de relaxe prise par la FFA.

Les délais du TAS étant très longs, c’est en juillet 2017 que l’audience de conciliation s’est tenue, avec une décision rendue en octobre 2017. Et c’est en mars 2018 que l’AFLD la valide, et juin 2018 que la FFA la diffuse via son site internet.

La FFA n’a annulé aucune performance ??!!

D’où ce délai court entre l’annonce de la suspension et sa fin. Mais la sanction imposait l’annulation rétroactive des performances de Riad Guerfi. D’abord, le titre de champion de France de 10.000 mètres d’avril 2013. Et ensuite, celui d’avril 2015, et de tous ses résultats depuis cette date, dont son ultime compétition, le France de Cross de St Galmier fin février 2017. C’est bel et bien ce qui apparaît sur la base de l’IAAF ou encore sur celle du statisticien de Tilastopaja, avec des chronos précédés des lettres DQ pour disqualification.

GUERFI BIO FFA

Mais dommage tout de même, ce n’est pas ce qui ressort sur la biographie de Riad Guerfi figurant sur le site de la FFA. En effet, sur sa fiche, il figure encore toutes ses performances, depuis 2015, et aucun podium n’a été supprimé. Selon ces éléments, Riad Guerfi apparaît toujours Champion de France du 10000 m en 2013 et en 2015… Mehdi Akaouch, devenu champion de France du 10.000 m pour 2015, ou Driss El Himer, pour 2013, demeurent ainsi classés second.

Une situation plus qu’étonnante, puisque n’appliquant pas la décision officielle. Interrogé sur cette aberration, le service juridique de la FFA s’étonne, mais se borne à invoquer un « problème de communication avec les statisticiens ». Avec l’engagement de se pencher sur ce dysfonctionnement pour le faire disparaître…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : Gilles Bertrand

(*) A ce jour, Riad Guerfi n’a pas répondu à mes questions sur son éventuelle reprise

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