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Dopage : Bertrand Moulinet condamné à 6 mois avec sursis

Bertrand Moulinet a été condamné à 6 mois de prison avec sursis par le Tribunal de Perpignan, dans la continuité de l’affaire de dopage, qui avait abouti à une suspension de 4 ans depuis juillet 2015. Le marcheur avait été surpris en possession de produits interdits à l’occasion d’une perquisition menée en son domicile de Font Romeu en avril 2015.

Bertrand Moulinet

Bertrand Moulinet

6 mois de prison avec sursis. C’est la décision prise ce mardi à l’encontre de Bertrand Moulinet par le Tribunal Correctionnel de Perpignan, révélée par le site Francebleu.fr. Les détails de cette condamnation ne sont pas connus, elle fait suite à la découverte au domicile de l’époque du marcheur, à Font Romeu, d’une quantité importante de produits interdits.

Cette sanction judiciaire s’ajoute à sa suspension sportive, d’une durée de 4 ans, décidée en juillet 2015 par la FFA, et étendue le 3 février 2016 par l’AFLD à tous les sports.

L’affaire Bertrand Moulinet avait éclaté au printemps 2015. Le marcheur venait alors juste de terminer 2ème au Championnat de France des 20 km, derrière Yohan Diniz, auteur ce jour-là d’un record du monde. Bertrand Moulinet réalise un nouveau record personnel en 1h19’18’’, après avoir connu des saisons difficiles depuis les JO de Londres, où il avait effectué le doublé 20 km – 50 km, terminant respectivement 8ème et 12ème. Il décroche alors sa sélection pour le Championnat du Monde de Pékin, et claironne ses nouvelles ambitions.

Dans les jours qui suivent, Bertrand Moulinet subit deux contrôles anti-dopage, le 30 mars et le 13 avril, en son domicile de Launac en Haute Garonne, où il réside durant ses périodes de travail comme policier aux frontières à l’aéroport de Toulouse-Blagnac.

Et dans ces deux prélèvements, on retrouve de la FG 4592, un produit très inédit. Il s’agit en effet d’une première mondiale ! La FG 4592 n’avait jusqu’alors jamais été détectée. Ce produit stimule la sécrétion de l’EPO, et à ce titre, destinée à être utilisée dans le traitement de l’anémie. Mais elle n’est encore qu’en phase d’essai clinique, non autorisée à la vente en France.

Comment Bertrand Moulinet avait-il fait le choix de ce produit ? Le marcheur avait disséqué les résultats des contrôles des différents laboratoires anti-dopage du monde entier, et avait découvert une « faille » : le fait que la FG 4592 n’avait encore jamais été détectée. D’où son choix de s’orienter vers cette molécule pour améliorer ses performances…

L’OCLAESP se saisit alors de l’affaire, et une perquisition est menée le 22 avril au chalet de Font Romeu appartenant à son père, où il s’est installé pour un stage. Et les gendarmes de l’OCLAESP découvrent alors plusieurs médicaments dopants, notamment THYMOSIN, TB 500 Beta ou PEG MGF, interdits par le code du sport, pour l’usage, et la détention.

C’est justement la détention de ces produits qui a amené Bertrand Moulinet devant le Tribunal de Perpignan pour aboutir à cette condamnation de 6 mois avec sursis.

Ce n’est pas la première fois que le Tribunal de Perpignan a à juger sur une affaire liée au dopage. En 2008, Julie Coulaud et Mustapha Tantan avaient été condamnés, la première à 4 mois de prison avec sursis, pour détention illégale de substances vénéneuses, en l’occurrence de l’EPO et de l’insuline, et le second à 1 an d’emprisonnement ferme, et 10.000 euros d’amende.

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : Gilles Bertrand

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