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Un nouveau contrôle positif aux JO de Londres. A quoi ça sert ?

Les nouveaux tests effectués sur les échantillons prélevés aux Jeux Olympiques de Londres ont livré un nouveau contrôle positif, celui de la sauteuse en longueur, Ineta Radevica, qui avait terminé 4ème. La finale de la longueur compte maintenant quatre athlètes suspendues pour dopage. Et finalement, six ans plus tard, à quoi sert ce contrôle ??

 

Radēviča

Tester et encore tester. Le CIO a trouvé un bel axe de communication. Celui du retesting des échantillons prélevés lors des Jeux Olympiques de Londres. La loi l’autorise pendant huit ans. Et jusqu’en 2020, il est probable que tomberont successivement divers noms. Ceux que le CIO voudra bien lâcher ? Comme il aura aussi soigneusement choisi les échantillons à réanalyser. Qui pourra croire que ceux d’Usain Bolt ou de David Rudisha, les leaders de cette olympiade, seront passés au crible par les experts anti-dopage ??? Autre question tendancieuse : peut-on espérer que tous les médaillés de Londres verront leurs échantillons vérifiés à nouveau ? Si tant est que des échantillons de TOUS les médaillés ont bien été prélevés ??? Et là, le bât blesse, avec cette omerta régnant sur les sportifs soumis à contrôles,  et la certitude que tous les champions olympiques ne sont pas dirigés vers le contrôle anti-dopage.

Pour le moment, la « chasse » du restesting apparaît très peu concluante. Avec en premières révélations, Natalya Ivoninskya, une obscure hurdleuse du Kasakhstan, qui n’avait même pas accédé à la finale. Et maintenant, Ineta Radevica, 4ème à la longueur. Pour toutes les deux, le produit fait partie de la famille des stéroïdes anabolisants désormais beaucoup mieux détectés qu’il y a six ans, grâce à des méthodes plus performantes.

Traquer les tricheurs, envers et contre tout, et y compris des années plus tard ? La démarche est louable. Nombre d’acteurs de l’anti-dopage y sont favorables pour démontrer que ces dérives ne demeurent pas impunies.

Certes, mais pour ramener quoi et à qui ? La suppression d’Ineta Radevica des résultats londoniens n’aura guère d’impact. Le podium ne changera pas. Les carrières des unes et des autres ne seront pas améliorées par l’élimination de leur rivale, et sont terminées pour la plupart. Championne d’Europe en 2010, celle-ci est maintenant une retraitée, à 37 ans, et mère de bientôt trois enfants. Elle a également été désignée comme présidente de sa Fédération d’Athlétisme, fonction dont elle a démissionnée dès l’annonce de son contrôle positif.

Le paradoxe est aussi qu’Ineta Radevica avait reçu en grande pompe lors du Championnat du Monde de Londres 2017 sa médaille du championnat du monde de Daegu 2011, qu’elle avait obtenu rétroactivement après la sanction de la Russe Olga Kuchernko. En final, Ineta Radevica a sauté dans le stade londonien pour y finir 4ème, elle y est revenue en juillet dernier pour recevoir l’argent de Daegu, et maintenant, voilà qu’on découvre son énorme triche dans ce fameux stade. En résumé, le sport n’est pas du tout une science exacte…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.
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