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Tollé aux Etats-Unis après la suspension d’Harroufi

L’annonce du contrôle positif de Ridouane Harroufi provoque un tollé aux Etats-Unis. Le coureur avait remporté le championnat national du 15 km début mars, quelques jours seulement après sa naturalisation américaine. Sa victoire avait été mal accueillie, s’agissant d’un athlète suspendu pour dopage sous les couleurs du Maroc.

Un contrôle positif en 2013, pour EPO, et une suspension de deux ans. Deux contrôles positifs en 2020, pour anabolisants, et une sanction de huit ans. Ridouane Harroufi ne fait pas dans la dentelle !

En réalité, sa surprenante victoire au Championnat national américain de 15 km, ne devait rien au hasard, mais tout aux anabolisants absorbés. Et à deux reprises. Car le produit a été détecté au soir du Championnat, et à nouveau mi-mai, lors d’un contrôle hors compétition.

Début mars, son étonnant come-back avait suscité moult grincements de dents. Déjà parce qu’il était apparu comme tout nouveau citoyen américain à cette occasion, après avoir été naturalisé depuis seulement le 20 février. Mais surtout avait ressurgi son passé d’ancien dopé, puisque l’ex-Marocain avait déjà été suspendu pour usage d’EPO, entre 2013 et 2015.

Sa victoire en Floride détonnait aussi, revenant à cet homme affichant 39 ans. Certes, il avait été un jeune athlète doué, avec une 6ème place au Mondial juniors sur 1500 mètres en 2000, il courait le semi-marathon en 1h01’53’’ à ses débuts, à Lille, en 2003, et le marathon en 2h10’ en 2007, et il avait remporté à deux reprises le célèbre Bolder Boulder, en 2007 et 2008. Mais il était demeuré quasi-absent des compétitions depuis 2013 et sa première suspension, ne disputant ainsi que 4 compétitions en 2016, 2 en 2017, zéro en 2018, et seulement 3 en 2019.

Harroufi avait emporté 12.000 dollars

Dès le soir du championnat, les réactions avaient été très hostiles, en particulier par Rojo, du site Lets’Run, qui affichait son hostilité à découvrir qu’un ex-dopé avait eu la possibilité de devenir citoyen américain, alors que le process se révélait très difficile pour d’autres athlètes, comme le Kenyan Edward Cheserek, qui avait d’ailleurs préféré y renoncer début 2020.

Mais c’est surtout Kévin Hanson, entraîneur et manager pour la marque Brooks, qui avait frappé les esprits en déclarant qu’il n’acceptait pas le résultat du vainqueur, et qu’il distribuerait les bonus de performance à ses athlètes, en supprimant une place sur le classement, celle de Ridouane Harroufi. Ainsi il avait considéré Zach Panning, comme 3ème au lieu de 4ème, le payant 3000 dollars, et Ben Kendell, comme 5ème et non 6ème, avec à la clef 1000 dollars

Une manière de pointer du doigt la carence du système anti-dopage, qui permettait à un athlète américain depuis 15 jours, et ne pouvant donc être surveillé par l’anti-dopage US, d’empocher une victoire en championnat et la prime de victoire de 12.000 dollars.

Sept mois plus tard, le classement revu à la méthode Hanson se révèle finalement exact…

Texte : Odile Baudrier

Photo : D.R.

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