C’est une énorme secousse pour le sport britannique que révèle ce dimanche « The Mail On Sunday » : l’agence antidopage britannique fait l’objet d’une enquête menée par l’agence mondiale antidopage. Elle est accusée d’avoir autorisé la fédération de cyclisme britannique à effectuer ses propres contrôles avant les Jeux Olympiques 2012. A Londres, les cyclistes britanniques avaient raflé les médailles à gogo, avec en chefs de file, Christopher Froome, et Bradley Wiggins.
Nick Harris jette ce jour un énorme pavé dans la mare, avec ses révélations dans « The Mail on Sunday », sur les dérives de l’UKAD avant les JO de Londres 2012. Et le très informé journaliste britannique a obtenu confirmation de l’AMA, l’agence mondiale antidopage, qu’une enquête est en cours sur ces pratiques douteuses pour protéger les cyclistes britanniques.
C’est à la suite d’un contrôle positif à la nandrolone d’un cycliste britannique découvert à la fin de l’année 2010 que se met en place cette opération de protection. L’agence anti-dopage britannique choisit de ne pas notifier le sportif et d’informer the British Cycling.
La fédération britannique enclenche alors une opération très surprenante : elle décide de mener elle-même ses propres tests des meilleurs cyclistes britanniques, à ses frais, dans un laboratoire privé. Ceci avec l’accord formel de l’UKAD…
Et en opposition totale aux règles mondiales de l’AMA, qui imposent que l’agence nationale anti-dopage doive toujours poursuivre les violations antidopage, y compris par des investigations sur l’entourage de l’athlète.
Toutefois l’UKAD n’a nullement suivi ces directives, donnant champ libre à la Fédération de cyclisme. L’agence britannique se voit maintenant l’objet d’une enquête de l’AMA, visiblement bien décidée à faire la lumière sur cet épisode.
Une affaire qui met une fois de plus à mal le cyclisme britannique, déjà bien ébranlé avec la confirmation que le Docteur Freeman, médecin officiel, a procédé à des achats de nandrolone.
Mais l’affaire va bien au-delà du seul cyclisme, avec cette accusation contre l’UKAD, souvent mise en cause en Angleterre, pour son manque de réactivité dans différentes affaires liées au dopage.
Et fort logiquement, c’est un parallèle avec la Russie que font nombre d’experts de l’anti-dopage. Avec en toile de fond, l’accusation d’un dopage d’Etat…
Texte : Odile Baudrier
photo : D.R.