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Sammy Tangui, l’homme de main de David Rudisha

Dans les meetings, Sammy Tangui assure le rôle de lièvre pour David Rudisha

Dans les meetings, Sammy Tangui assure le rôle de lièvre pour David Rudisha

Depuis 8 ans, Sammy Tangui est le lièvre attitré de David Rudisha. Pour la rentrée en Australie du recordman du monde du 800 mètres, il était encore là pour le tirer sur 600 mètres et lui permettre une première victoire en 1’45»02.

 
Courir dans l’ombre, courir sans nom, courir sans perf. Courir pour ne pas finir. Courir pour s’abstenir, courir pour s’évanouir. En laissant le champ libre, en s’écartant dans le vide.

Sammy Tangui est le lièvre attitré de David Rudisha. Son fidèle caporal, son fidèle compagnon. De tous les entraînements, de toutes les compétitions. Sage et discipliné dans le rôle ingrat de pace maker. Pour donner le tempo, assurer le rythme pour que le grand compas de Rudisha puisse se déplier. Métronome et appliqué. Résigné et assagi.

Sammy Tangui était un coureur de 400 – 800 de niveau régional. Rien de mieux. Ses dernières performances remontent à 2008, 47 »81 sur le 4 et 1’49 »39 sur le 8. Depuis plus rien, plus aucune performance référencée, que des courses avortées, que des 800 au service du maître. Que des 600 pour lancer « the master » et au tintement de la cloche, s’accrocher, s’accrocher et aux 600, s’écarter et laisser passer le TGV.

Une saison 2014 à se reconstruire, à reprendre pied dans ce couloir UN, pour rester le numéro UN

Sammy Tangui joue depuis 7 ans ce rôle ingrat. Il gagne ainsi sa vie. A la chasse aux records, aux victoires. Sans cela, c’est à peine s’il aurait connu une carrière internationale et depuis fort longtemps, il aurait quitté le circuit. Une fidélité indéfectible au recordman du monde du 800 mètres qui saison après saison, en fidèle compagnon, assure le bon train.

Passé en 49 secondes, passé sous les 49 secondes (comme à Rieti en 2010 lorsque Rudisha bat le record du monde avec 1’41»01) Sammy Tangui sait faire. Prendre les commandes, prendre le premier couloir et tirer le braquet. Il connait le métier. Pour la rentrée 2015 de David Rudisha, en Australie comme chaque année, The Master lui a demandé : « Tu passes en 51» « . Sammy Tanguy s’est exécuté. Il est passé à la cloche en 51» pour libérer le boss filant vers une première victoire. Temps final, 1’45»02, un bon chrono pour une rentrée. Une mise en confiance après une saison 2014 à se reconstruire, à reprendre pied dans ce couloir UN, pour rester le numéro UN.

> Texte et photo Gilles Bertrand