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Rita Jeptoo suspendue pour deux ans

La sanction de Rita Jeptoo est tombée, elle est suspendue pour deux ans, jusqu’au 29 octobre 2016. Ainsi sort par la petite porte la triple vainqueuse du marathon de Boston et double vainqueuse du marathon de Chicago…

Rita Jeptoo, deux ans de suspension, et un grand mystère
Rita Jeptoo, deux ans de suspension, et un grand mystère

 

Le 15 janvier dernier, Rita Jeptoo est arrivée, au siège de la Fédération Kenyane, très élégante, veste vert prairie sur un chemisier noir, boucles d’oreilles assorties à la veste, ongles vernis en vert pomme, sac à main très coloré, et d’énormes lunettes de soleil sur le nez pour mieux dissimuler son regard. Pourtant la jeune femme est apparue très souriante à son entrée, et puis moins à l’aise, le regard tourné vers le sol, à sa sortie après son audition.

La tension était aussi palpable du côté des autres personnes entendues à cette occasion, son manager rederico di Rosa, son entraîneur, Claudio Berardelli, et son ex-mari, Noah Busiendich. Tous unis dans cette affaire glauque, jetant un voile sur la carrière de la marathonienne tellement dominatrice sur la scène mondiale depuis trois ans.

Le contrôle positif à l’EPO constaté à l’occasion d’un prélèvement effectué fin septembre, deux semaines seulement avant qu’elle ne revienne à Chicago pour sa 2ème victoire consécutive, n’avait été révélé que fin octobre, deux jours seulement avant la cérémonie officielle des awards du circuit mondial des marathons, le WMA, sa victoire s’accompagnant de la remise d’un chèque de 500.000 dollars. La cérémonie avait été reportée.

Après que l’analyse de l’échantillon B ait confirmé la présence d’EPO, il ne restait plus à Rita Jeptoo qu’à attendre sa sanction, qui a finalement été prononcée le 30 janvier, pour la durée de deux ans. Avec le nouveau code mondial anti dopage on applicable car entré en vigueur le 1er janvier 2015, la sanction aurait été de 4 ans.

Les athlètes du Kenya en colère

Cette durée allait déclencher une vive colère de la part de nombreux coureurs et observateurs, jugeant bien trop courte cette suspension pour une athlète d’un tel niveau, et aussi en raison des révélations de l’ex-mari de Rita Jeptoo, déclarant qu’elle avait recours au dopage depuis 2011, date du début de sa suprématie.

Les athlètes du Kenya n’étaient pas les derniers à s’insurger, estimant que cette affaire jetait ainsi un voile sur l’ensemble de leurs performances. Et de souligner également qu’ils auraient souhaité connaître la teneur des auditions de Federico Rosa, de Claudio Berardelli ou encore de l’ex mari, afin de mieux comprendre les responsabilités des uns et des autres.

Brother Colm, une figure de l’athlétisme du Kenya, allait également dans ce sens, soulignant qu’il était indispensable que la fédération du Kenya révèle le nom du médecin ayant épaulé Rita Jeptoo dans cette démarche dopante.

Wilfred Bungei, champion olympique du 800 m à Pékin, et John Ngugi, champion olympique du 5000 m à Séoul, n’hésitaient pas à convoquer une conférence de presse pour évoquer une « conspiration » de la Fédération du Kenya visant à dissimuler les réels responsables de cette affaire…

    Texte : Odile Baudrier