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Pas de sanction pour Will Claye, positif au clenbutérol

Will Claye ne sera pas sanctionné à la suite de son contrôle positif au clenbutérol. L’agence américaine anti-dopage a estimé que le clenbutérol détecté avait été absorbé par le sauteur dans de la viande au Mexique.

 

claye

Des steaks mangés pendant un séjour au Mexique. C’est l’explication présentée par Will Claye pour justifier son contrôle positif au clenbutérol, et acceptée par l’USADA. D’où la décision de l’agence anti-dopage américaine de ne pas le sanctionner.

Ainsi se voit exonéré un athlète auréolé par ses victoires olympiques et mondiales, en argent au triple saut aux JO 2012 et 2016, en bronze à la longueur en 2012, également vice-champion du monde en 2017, double champion du monde en salle en 2012 et à nouveau cette année.

Le contrôle positif faisait suite à un test hors compétition du 1er août 2018. Mais l’enquête menée par l’USADA a détaillé les habitudes alimentaires du sauteur, ses localisations, et les dosages détectés par le laboratoire anti-dopage, pour conclure que le clenbutérol décelé provenait quasiment à coup sûr de la viande contaminée qu’il avait consommé au Mexique.

Dans ce pays, comme en Chine, le clenbutérol demeure utilisé pour engraisser plus rapidement les vaches destinées à la production de viande. Dans des quantités qui seraient assez importantes pour justifier qu’un consommateur de viande devienne positif lors d’un contrôle.

Alvarez, Contador, les sprinters jamaïcains

Le sujet n’est pas nouveau. Plusieurs sportifs de renom ont été mis en cause pour usage de clenbutérol, avec des verdicts contrastés. Le boxeur Canelo Álvarez avait ainsi été disculpé ce printemps. Le cycliste Alberto Contador avait, lui, été suspendu en 2010.

Pourquoi une telle discordance ? Parce qu’aucun moyen scientifique ne permet actuellement de distinguer entre un usage du clenbutérol pour dopage, et une consommation de viande contaminée, comme l’admettait ce printemps l’AMA. Selon les informations données par l’AMA à « Inside the Games », l’analyse des cheveux serait le moyen de révéler la durée et le niveau de l’exposition au clenbutérol.

La Chine et le Mexique sont considérés à haut risque pour la contamination, et un séjour dans l’un de ces pays peut justifier le cas positif. C’est dans ce contexte que, comme l’a révélé la chaîne de télévision allemande ARD, plusieurs sprinters jamaïcains n’auraient pas fait l’objet de sanctions après que leurs échantillons aient révélé la présence de traces de clenbutérol lors des JO de Pékin en 2008.

Le doute avait bénéficié à ces sprinters à l’identité inconnue. Comme pour Will Claye. Dix ans plus tard, les donnes n’ont guère changé…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.