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O COMME OREGON, S COMME SARTHE

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Lancé par Laurent Boquillet, le projet de création d’un grand club d’athlétisme prend forme au Mans. A terme, Christelle Daunay en voie de reconversion, pourrait être l’ambassadrice de cette Entente qui aura pour lettre de ralliement le S comme Sarthe.

 

C’est entre gentlemen de l’athlé que la petite affaire Daunay s’est réglée aujourd’hui autour d’une bonne table. C’est ainsi que André Giraud et Laurent Boquillet ont décidé de se rencontrer à la fois pour évoquer ensemble la construction d’un grand club Sarthois mais aussi pour envisager le transfert de la marathonienne de Marseille au Mans.

Ce n’était qu’un secret de polichinelle lorsque Dominique Chauvelier décide de diffuser sur sa page Facebook, l’éventuelle arrivée au Mans de la championne d’Europe au sein de la nouvelle structure que Laurent Boquillet, a décidé de créer dans la capitale sarthoise.

Aujourd’hui même les secrets les mieux gardés finissent toujours par percer au grand jour. C’est le cas de cette transaction entre le SCO Ste Marguerite, le club qui accueillait il y a 12 ans celle qui allait devenir la plus brillante des marathoniennes françaises et ce club Sarthois en gestation, une structure qui ne laisse pas indifférent compte tenu de la personnalité du créateur, Laurent Boquillet, le patron du meeting de Paris, ex Areva, vieux loup de mer du marketing sportif dans le monde du running.

André Giraud, vice président de la FFA et grand ordonnancier de l’athlétisme marseillais, ne cache pas avoir été courroucé que l’affaire sorte ainsi, avant même qu’elle ne soit définitivement conclue. Il défend une position qui lui laisse une porte de sortie : « Nous espérons garder Christelle jusqu’aux J.O. mais si la ville du Mans lui propose de gros avantages en terme de reconversion, on ne s’y opposera pas. Au mieux le transfert pourrait avoir lieu le 1er janvier 2016 ».

Au final, de tempête, il n’y aura point, juste quelques vaguelettes dans une terrine de rillettes. Entre gens de bonne famille, habitués à siéger côte à côte comme lorsqu’il s’agit d’organiser le meeting de Paris, on sait se tenir. Car les deux hommes sont sur la même trajectoire d’une fédération tournée vers l’avenir, deux piliers qui n’ont certainement pas l’ambition de rentrer en guerre et de se perdre dans des querelles d’un autre âge. André Giraud est un homme de dialogue, il l’a prouvé à Marseille en réussissant le tour de force de fédérer les énergies pour le développement de l’athlé dans une ville qui après le foot et la natation cherchait également une place glorieuse pour le premier sport olympique. L’organisation du meeting de Marseille en fut cette année la parfaite démonstration.

 L’Oregon aux Etats Unis est une terre d’athlé. Mais la Sarthe aussi est une terre d’athlé

 

A l’autre bout de la table, Laurent Boquillet, qui à 50 ans, a décidé de se poser, pour rentrer dans le moule de l’appareil fédéral. Ses ambitions, grimper dans la hiérarchie d’une fédération qui a réussi à poser de solides passerelles entre élite et sport santé, un grand écart qui aurait fait hurler les puristes il y a encore peu. Laurent Boquillet avec un enthousiasme traversant les décennies sans une ride explique : « Je dis aux politiques, l’athlé c’est un beau sport. Alors investissez votre argent sur un beau projet. Sur la santé, pour les jeunes ».

Laurent Boquillet pour crédibiliser sa démarche s’est tourné naturellement vers Christelle Daunay, ambassadrice désignée pour s’inscrire dans  un tel projet. « Elle est sarthoise, elle a été formée ici, elle est championne d’Europe, elle a une image, elle représente l’athlé mais elle sait également parler à un runner. Avec Christelle, évidemment que cette Entente, ça parle à tout le monde.  ». Laurent Boquillet en quelques mots argumente son choix mais ajoute pour éviter toutes ambiguïtés : «Mais attention, je ne viens pas piquer Christelle au SCO. C’est bien elle qui prendra seule la décision de venir ou non au Mans. Et s’il faut attendre, nous attendrons ».

Ce sera mardi soir que sera évoqué devant les élus le souhait d’offrir à Christelle Daunay une reconversion au sein de cette structure. A cette occasion, le nom de ce club sera annoncé. Et Laurent Boquillet de lever le voile sur la politique marketing qu’il entend mener pour valoriser cette entente : « L’Oregon aux Etats Unis est une terre d’athlé. Mais la Sarthe aussi est une terre d’athlé. Il faut savoir séduire les jeunes. Casser l’image d’un sport ringard ». La lettre de ralliement sera donc le S réplique du O pour l’Oregon. Lettre distinctive, remarquable et identitaire. S comme Sarthe, S comme symbole. En cela, Christelle Daunay était toute désignée.

 

> Texte : Gilles Bertrand