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L’IAAF, face aux cas Jeptoo et Shobukhova

Deux importants cas de dopage ont provoqué des réactions contrastées de l’IAAF. La Fédération Internationale a sollicité un allongement de la sanction de la Kenyane Rita Jeptoo, et en parallèle, a annulé son appel sur la suspension de la Russe Liliya Shobukhova.

Une très sombre histoire autour de la marathonienne russe

Une très sombre histoire autour de la marathonienne russe

 

Un pas en avant. Un pas en arrière. L’IAAF danse une valse hésitante avec le Tribunal Arbitral du Sport de Lausanne. Le TAS s’est vu délester par l’IAAF du cas de Liliya Shobukhova, quelques jours seulement après que la Fédération Internationale lui ait déposé un nouveau dossier, celui de Rita Jeptoo.

Pour la Kenyane Rita Jeptoo, c’est en super gendarme que l’IAAF s’est muée. Elle s’est attaquée à un durcissement de la suspension de deux ans prononcée en début d’année par la Fédération du Kenya. Parce qu’elle estime qu’il existe des circonstances aggravantes, qui justifient un allongement de la période de suspension. Lesquelles ? Les choses demeurent encore floues.

Dans ce dossier, l’IAAF s’oppose ainsi à une décision de la Fédération du Kenya, mais chose un tantinet surprenante, celle-ci n’a pas affiché d’hostilité forte à cette remise en cause, même si elle a tenu à rappeler que la sanction avait été prise en fonction des règles IAAF en vigueur, la nouvelle durée de 4 ans ayant été adoptée début 2015 seulement.

Liliya Shobukhova, les pots de vin en Russie

L’autre cas sur lequel l’IAAF vient juste d’intervenir est celui de la Russe Liliya Shobukhova, et cette fois, il s’agit d’un virage arrière. La Fédération Internationale avait déposé un appel auprès du Tribunal Arbitral du Sport, là aussi pour demander un doublement de la suspension prise à l’encontre de la marathonienne par la Fédération Russe. Et à quelques jours de cet appel, l’IAAF l’a annulé.

L’agence Reuters fait état d’un accord à l’amiable qui aurait été trouvé entre l’IAAF, la Fédération Russe et l’athlète. L’information est plus que troublante. Le cas de Liliya Shobukhova avait été mis en évidence dans le documentaire allemand réalisé en fin d’année dernière, elle prétextait avoir payé des officiels russes pour couvrir son dopage.

Par ricochet, cette affaire de pots de vin avait été présentée par le documentaire de l’ARD comme liée au business du fils de Lamine Diack, le président de l’IAAF.

Un lien troublant qu’une instruction officielle par le TAS aurait pu révéler au grand jour. Et c’est peut-être ce qu’a voulu éviter le boss de l’IAAF…

 Texte : Odile Baudrier
 Photo : DR