Le Comité International Olympique a lancé une nouvelle analyse sur les échantillons prélevés lors des Jeux Olympiques de Londres. Les tricheurs peuvent s’inquiéter, les toutes nouvelles techniques pourront maintenant détecter les produits interdits. Une première sanction est tombée avec Natalya Ivoninskaya, une hurdleuse de deuxième zone du Kazakhstan.
Huit à neuf ans plus tard, la vérité se lèvera-t-elle sur les dérives de certains athlètes présents aux Jeux Olympiques de Londres ??? C’est très probable. Mais de quelle importance, des petits ou des grands noms ??? La question demeure entière. Car la première athlète sanctionnée suite à cette ré-analyse s’avère être une hurdleuse de tout petit niveau. Natalya Ivoninskya représentait le Kazakhstan à Londres, et elle avait été éliminée dès les séries, comme cela avait déjà été le cas aux JO de Pékin.
La voilà maintenant épinglée par l’Athletics Integrity Unit, après que son échantillon ait révélé l’utilisation de Stanozolol, et de DHCMT. Une suspension de quatre ans lui pend donc au nez, mais quelle importance pour cette athlète âgée maintenant de 34 ans, et qui a stoppé sa carrière depuis 2014 ??
Cet exemple donnera-t-il le ton sur le travail de réanalyse des échantillons londoniens ? C’est la crainte qu’on ne peut qu’avoir, qui permettrait ainsi de communiquer sur un engagement anti-dopage fort du CIO sans que les médaillés olympiques ne soient éclaboussés.
Car le CIO affirme s’inscrire dans une démarche offensive contre le dopage en décidant de reprendre les échantillons collectés à l’époque pour les vérifier au moyen des nouvelles techniques de détection découvertes depuis 2012.
L’instance internationale a ainsi communiqué sur sa démarche, indiquant que cette deuxième salve de ré-analyse se poursuivrait jusqu’en 2019, les règles légales imposant une limite de huit années.
Les premières réanalyses avaient été effectuées en 2016, juste avant les JO de Rio, afin d’éliminer des athlètes tricheurs. Sur les 500 échantillons à nouveau soumis aux experts anti-dopage, il y en avait eu 48 déclarés positifs, essentiellement pour des stéroïdes anabolisants détectés grâce au test « Long Terme Métabolite ».
Les statistiques distillées par le CIO sur les analyses des Jeux Olympiques passés révèlent une situation plus que préoccupante. En 2008, seulement 7 cas positifs (tous sports confondus) avaient été détectés durant les JO de Pékin, mais par la suite, les analyses postérieures en avaient trouvé 65 ! Pour les JO de Londres, 9 cas étaient apparus sur place, 48 par la suite, et ce total devrait encore augmenter dans les mois à venir.
Alors, quelle crédibilité accorder aux performances olympiques ???
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R.
Année | Contrôles positifs
Jeux Olympiques |
Total | |
Pendant les Jeux |
Ré-analyse après les JO |
||
1968 | 1 | 1 | |
1972 | 7 | 7 | |
1976 | 11 | 11 | |
1984 | 12 | 12 | |
1988 | 10 | 10 | |
1992 | 5 | 5 | |
1996 | 4 | 4 | |
2000 | 11 | 11 | |
2004 | 17 | 5 | 22 |
2008 | 7 | 65 | 72 |
2012 | 9 | 48 | 57 |
2016 | 8 | 8 |
* état au 30 October 2018