Le trail compte un nouveau cas de sanction pour dopage. La Suissesse Stéphanie Perriard a été suspendue 9 ans ! Les faits sont graves, avec d’abord la possession et utilisation de produits dopants, le trafic d’anabolisants, et il s’y est ajouté tout récemment une violation de sa suspension. Cette traileuse de 38 ans de niveau plutôt modeste (cote ITRA 582) avait été dans le passé championne suisse de bodybuilding avant de s’orienter vers le triathlon et le trail.
Le trail n’échappe définitivement plus au dopage et l’affaire de Stéphanie Perriard confirme que la discipline est à surveiller de près par les instances anti-dopage.
Car ce n’est pas pour un « petit » produit, du style d’un complément alimentaire souillé, que cette traileuse suisse de 38 ans a été incriminée. L’agence anti-dopage suisse, Sports Integrity Swiss l’a épinglée pour la possession et l’utilisation de produits dopants. Pas n’importe lesquels : de l’hormone de croissance, du sustanon et de l’oxandrolone, deux stéroïdes anabolisants.
C’est peu après sa participation au Jura Swiss Trail (54 km) le 6 mai 2023, où elle avait abandonné, que ces faits ont été découverts par Sports Integrity Swiss, et il s’y est ajouté l’accusation de trafic du sustanon. La traileuse avait alors accepté de reconnaître les faits pour obtenir en contrepartie une suspension de trois ans au lieu de quatre, débutant le 10 mai 2023.
Mais des informations transmises à l’agence suisse allaient faire rebondir cette affaire, en informant sur la violation de sa suspension par la traileuse. Etait-ce en raison de sa participation au Cervino Matterhorn Ultra Race le 21 juillet 2023 ? Elle avait terminé 8ème féminine de ce 170 km en 46 heures. Le timing n’est pas connu, mais suite à ce signalement, Sports Integrity Swiss allait débuter une enquête plus approfondie. Là encore, les surprises ne manquaient pas, comme le révèle l’agence suisse : « l’accusée a tenté d’influencer l’enquête en sa faveur de manière inadmissible en induisant en erreur et en faisant de fausses déclarations. »
De fausses déclarations, à l’actif de cette ancienne bodybuildeuse
Avec ce 17 novembre, l’annonce d’une suspension supplémentaire de 6 ans au lieu des 7 ans prévus par le Code Mondial Anti-Dopage, après l’accord passé avec Stéphanie Perriard. C’est donc au final 9 ans de suspension qu’elle reçoit, jusqu’au 9 mai 2032.
A l’actif de cette traileuse de 38 ans, des résultats certes plutôt modestes, surtout ces deux dernières années, 7ème femme en avril de l’Ultra Tour du Mont Terrible (107 km), 141ème femme à l’Eco Trail de Paris (80 km) en mars. Mais elle comptait une victoire à l’Ultra 01 en 2022, à l’Ultra Trail du Barlatay et au Volcano Ultra Marathon en 2021, à l’Ultra Trail des Montagnes du Jura en 2020, à l’Ultra Haria Extreme Lanzarote en 2018.
Mais Stéphanie Perriard s’était distinguée en Suisse par son parcours étonnant. Elle avait d’abord pratiqué le bodybuilding pour devenir Championne Suisse de cette discipline avant de bifurquer en 2018 vers le triathlon et l’ironman et le trail et ultra trail. Est-ce de mauvaises pratiques datant de ses années de bodybuilding, un sport miné par l’utilisation des anabolisants, qui l’ont rattrapée cette année pour souiller son nouveau sport, le trail ???
- Analyse : Odile Baudrier
- Photo : D.R.