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Le cross aux Jeux Olympiques ?

cross sur neige a


 
Sebastien Coe s’est prononcé pour l’intégration du cross country dans le programme des Jeux Olympiques d’hiver. L’ancien boss des Jeux de Londres est-il en mesure de gagner ce pari ?

 

Le cross country aux J.O. ??? Il n’y a pas un hiver sans que cette question ne soit reposée avec justesse. Une interrogation d’autant plus cruciale que cette discipline hivernale avec un Mondial disputé uniquement tous les deux ans s’est trouvée amputée d’une bonne partie de sa visibilité dans l’univers du sport.

Lors du cross d’Edinburgh retransmis en direct sur la BBC,  Sebastien Coe, au micro de Brendan Foster, a relancé ce vieux débat en critiquant même les jeunes entraîneurs de demi fond de sous-estimer la valeur fondamentale du cross comme base essentielle à toute éducation athlétique.

Cette question n’a jamais suscité un réel débat, trouvant peu d’échos même si certains retraités des labours tels Paul Tergat, quintuple champion du monde,  ont endossé le pardessus du VRP pour vendre auprès du Comité Olympique l’idée de réintégrer la course à travers champ dans un programme aux cinq anneaux. Comme si le fatalisme et la résignation avaient limé les pointes du cross jusqu’au pas de vis.

Le positionnement de l’ancien patron des J.O. de Londres en 2012 en faveur du cross a cette fois beaucoup de poids compte tenu de sa place dans l’organigramme de l’athlétisme mondial. Le candidat déclaré à la présidence de l’IAAF pour succéder à Lamine Diack, largement rodé aux principes du lobbying, connait un dossier  finalement peu compliqué à monter et à vendre.

Seul gros obstacle, intégrer aux J.O. d’hiver une discipline parente d’un sport d’été mais pratiquée l’hiver … sans avoir de lien direct avec l’univers de la neige et de la glace !!!

Le sport doit se dérouler sur la neige ou sur la glace

S’accrocher aux lustres du passé ne sert pas à grand-chose pour plaider la cause du cross aux J.O. Certes, les premiers Jeux de l’ère moderne ont couronné d’or les finlandais  Hannes Kolehmainen en 1912 et Paavo Nurmi en 1920 et 1924. Mais secouer les vielles encyclopédies ne suffit plus pour  imposer une discipline  jugée mineure dans l’univers de l’athlé.

Si bataille il y a à mener, seul Sebastien Coe est en mesure de mettre un pied dans l’entrebaillement des portes du CIO. Il en connaît le chemin et les arcanes  pour imposer la légitimité du cross même si le comité olympique doit faire face à l’inflation des nouvelles disciplines de glisse et montagne à intégrer tel le ski d’alpinisme cherchant lui aussi sa place aux côtés de la flamme.

Le CIO tient à des principes qui font barrage à une telle introduction : que le sport se déroule sur la neige ou sur la glace.  En soit, ce n’est ni un obstacle ni pas une objection. Championnat du monde (Boston en 1992 et Bydgoszcz en 2010 et 2013), championnat d’Europe (Budapest en 2012), épreuves internationales (Edimbourg en 2011) se déroulent parfois sur la neige contribuant à créer des courses spectaculaires et télévisuelles. N’est ce pas le but recherché ?

> Texte et photo Gilles Bertrand