L’Afrique ne compte plus aucun laboratoire anti-dopage agréé par l’Agence Mondiale Anti-Dopage, qui vient de révoquer l’accréditation du laboratoire de Bloemfontein en Afrique du Sud. Un mauvais signal envoyé, compte tenu de l’ultra domination des athlètes de l’Est de l’Afrique sur le demi-fond et le marathon mondial.
Il ne s’agit plus d’une simple suspension pour le Laboratoire de Bloemfontein en Afrique du Sud, mais d’une révocation. C’est la décision prise par l’Agence Mondiale Anti-Dopage, estimant que les normes de qualité exigées ne sont pas atteintes.
La sanction est lourde, elle supprime ainsi le seul laboratoire anti-dopage accrédité en Afrique, et tout le continent se retrouve sans aucune structure reconnue par l’AMA. D’autant plus paradoxal que l’Agence Anti-Dopage Sud Africaine avait communiqué quelques jours plus tôt sur un record de contrôles positifs enregistrés dans le pays, avec 60 en une année, contre 30 l’année précédente…
Toutefois les responsables du laboratoire sud-africain se veulent optimistes, affirmant que les échantillons d’urines prélevés pourront être analysés dans des laboratoires situés dans d’autres pays, et que les échantillons sanguins destinés à la constitution des Passeports Biologiques peuvent encore être effectués en Afrique du Sud.
Ce laboratoire avait déjà fait l’objet d’une suspension de quelques mois au printemps dernier, qui s’était allongée il était alors le 4ème à être ainsi sanctionné par l’AMA, après Lisbonne, Pékin et Moscou. Très régulièrement, l’Agence Mondiale Anti-Dopage agit contre les laboratoires, et tout récemment, celui de UCLA à Los Angeles a ainsi vu son accréditation suspendue pour tous les contrôles concernant les corticoïdes.
Mais bien sûr, la révocation du laboratoire sud-africain sonne comme un mauvais signal, à considérer la razzia qu’effectuent les athlètes du Kenya et d’Ethiopie sur les routes du marathon mondial, et sur les pistes des stades à travers la planète.
La collecte des échantillons dans les contrôles inopinés a déjà suscité de grandes interrogations sur sa réelle fiabilité, compte tenu des difficultés d’accès dans les zones des camps d’entraînement au Kenya, qui ont souvent amené les contrôleurs anti-dopage à informer en amont des futurs contrôles. Les questionnements sur les problèmes liés au transport des échantillons vers les laboratoires n’ont pas manqué non plus.
Et ils ne pourront qu’être encore plus importants maintenant que tous les échantillons devront être acheminés encore plus loin, véhiculant l’idée que les athlètes des différents continents ne sont pas tous égaux…
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R.