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La team Dahmani, unie autour de Clémence Calvin

Depuis près de cinq semaines qu’a débuté l’affaire Calvin, comme se qualifie maintenant le contrôle avorté de Clémence Calvin au Maroc, la jeune marathonienne a pu bénéficier du soutien des amis de Samir Dahmani, qui l’ont épaulée dans ses relations avec les médias, comme Yanis Djouder et Hassen Sahel, alors que Khalid Aït Omar, son sparring partner au Kenya, s’est fait plus discret.

Dans la tourmente, les amis n’ont pas failli, et la Team Dahmani s’est serrée les coudes autour de Clémence Calvin, pour la soutenir dans cette tournée médiatique qu’elle a entreprise pour délivrer sa version de ce tumultueux contrôle anti-dopage de Marrakech, celle de préleveurs AFLD se présentant comme des policiers.

C’est d’abord sur les réseaux sociaux que Yanis Djouder et Hassen Sahel se distinguent, et Yanis Djouder apparaît très vindicatif dès le 6 avril, deux jours après la diffusion de l’information d’une soustraction de Clémence Calvin pour menacer spe15.fr de diffamation après la parution d’un article sur Samir Dahmani. La réaction apparaît à la hauteur de l’amitié qui lie les deux jeunes hommes, qui ont grandi ensemble à Martigues.

A travers les années, leurs liens se distillent sur les réseaux sociaux, ou plutôt se distillaient. Yanis Djouder a brutalement vidé son compte Facebook début avril, pour faire disparaître les dizaines de photos témoignant de sa proximité avec le couple. Dès 2014, on le retrouve à leurs côtés à la Coupe du Monde organisée à Marrakech, puis souvent avec Samir Dahmani, comme en Algérie en septembre 2016, Ou encore à Marrakech, en septembre 2018.

Yanis Djouder fait aussi le déplacement en août dernier à Berlin pour le Championnat d’Europe, pour assister à la médaille d’argent de Clémence, et il sera également présent à Glasgow début mars 2019 pour soutenir Samir Dahmani pour l’Europe indoor.

Ce grand fan du couple est également un journaliste professionnel. Comme le détaille son CV diffusé sur LinkedIn, Yanis Djouder a poursuivi des études dans le journalisme, à l’Université Aix Marseille, une incursion à l’Université de Sherbrooke au Canada, avant d’effectuer ses débuts à la Provence, et à « Maritima », média internet dédié à l’actualité du pourtour de l’étang de Berre. Puis Yanis Djouder, un passionné de foot, s’est orienté vers le journalisme sportif en intégrant fin 2016 le service des sports d’ITELE, puis celui de CNEWS.

Yanis Djouder joue l’attaché de presse pour Clémence

Autant de contacts très utiles au moment d’activer la contre-attaque de Clémence Calvin, à son retour du Maroc. Yanis Djouder sera l’un des acteurs de la mise sur pied le mercredi 10 avril de la conférence de presse de Clémence Calvin, en parallèle de l’agence RevolutionR, et de son avocat, Maître Péricard.

Il intervient aussi pour que la jeune femme soit invitée chez « CNews » le samedi 13 avril, et il sera l’interlocuteur de Vanessa Le Moigne, qui souhaite accueillir Clémence Calvin dans son émission « L’Expresso » diffusée le dimanche 14 avril en parallèle du marathon de Paris, où elle établit le record de France après avoir été autorisée à courir par le Conseil d’Etat. La présentatrice de « Be Insports » s’est tournée vers celui qui se présente comme son attaché de presse. Nike, le partenaire de Clémence, avait sollicitée « L’Expresso » très en amont du marathon pour obtenir une interview, mais après la conférence de presse, lui avait précisé ne plus souhaiter communiquer autour de Clémence Calvin. Nike vit la première affaire de ce genre en France et tient à maintenir ses distances, d’autant qu’il semble que le contrat récemment renégocié avec la jeune femme n’a en réalité pas eu le temps d’être signé officiellement…

Après la diffusion du sujet réalisé par Thierry Vildary à Marrakech et diffusé dans « Stade 2 » le dimanche 29 avril, qui révèle des témoignages mettant en difficulté la version de Clémence Calvin, celle-ci attaque un deuxième round médiatique, épaulée par son avocat, Maître Péricard, qui prend lui-même contact avec Thierry Vildary, Sandrine Lefèvre du journal « Le Parisien », et avec RMC, où elle demande spécifiquement à passer dans l’émission « Moscato Show », où elle sait pouvoir en découdre avec Maryse Ewanje Epée, qui s’est montrée très dubitative sur cette affaire.

Hassen Sahel agit par amitié avec le couple

Toutefois, pour l’interview réalisée à Martigues, pour l’Equipe le jeudi 25 avril, c’est un autre ami du couple, Hassen Sahel, qui a joué le rôle d’attaché de presse sur place. Le jeune homme, également de Martigues, et chargé de communication pour la ville de Port de Bouc, après y avoir été médiateur numérique, n’hésite pas lui aussi à réagir sur les réseaux sociaux pour contrer les attaques contre Clémence Calvin. Comme il a tenu à me le préciser par téléphone le 14 mai, Hassen Sahel a effectué cette mission d’attaché de presse à titre purement amical avec le couple, comme il le fait pour d’autres sportifs rencontrés durant ses années de journaliste sportif pour « Maritima TV », poste qu’il a quitté depuis 2015. Et ce n’est donc pas lui qui a négocié le passage de Clémence Calvin dans le journal de « Maritima TV» le mardi 7 mai.

Un autre proche du couple s’est fait, lui, beaucoup plus discret depuis le début de cette affaire. Khalid Aït Omar était apparu publiquement dans leur aéropage lors du Championnat d’Europe de Berlin. Et c’est à Courbevoie, la ville où il est élu à la Mairie, en charge des sports, et également entraîneur du club d’athlétisme, que Clémence Calvin choisit d’effectuer sa rentrée en septembre 2018, en participant à « Run in Courbevoie ». Un évènement running qui a pour parrain, Mehdi Baala, ami très proche de Khalid Aït Omar, comme l’est également Ghani Yalouz. L’ancien DTN de la FFA, et maintenant patron de l’INSEP, était ainsi présent à Courbevoie en février 2018 pour la remise des podiums du meeting de natation. A la parution de son livre « Bleu, Blanc, Or », il rédige le 5 juin 2015 pour Khalid Aït Omar une dédicace particulièrement chaleureuse, relayée par celui-ci sur son compte Twitter (qu’il a rendu privé très récemment).

Khalid Aït Omar, sparring partner au Kenya

Cet homme de 38 ans, formé au marketing sportif chez EMLV, intervient via son agence « Passionnement Sport Agency » pour négocier certains contrats pour Clémence Calvin, et il refait surface lors du stage de la marathonienne au Kenya fin janvier 2018, il y partage ses sorties et séances. Ce rôle de sparring partner, il le connaît sur le bout des doigts. Voilà près de dix ans qu’il s’y est rôdé, aux côtés de Bob Tahri qu’il épaule en Ethiopie dès 2009 durant un long stage, où Mehdi Baala sera présent quelques jours, ou encore à Lyon, et on l’a aussi souvent vu à Ifrane ou à Font Romeu.

Sa carrière est néanmoins en dents de scie : ce coureur, qui vaut 32’19’’ sur 10 km à 21 ans, boucle le semi en 1h05’ à 23 ans en 2009. S’en suit alors une longue période off sans compétition sans toutefois couper avec l’entraînement puisqu’on le retrouve présent à Font Romeu en août 2014. Et il ne réapparaît qu’en 2016,  avec des performances plus moyennes (1h11’), puis à nouveau un bon chrono en 2018, avec 1h06’ au semi-marathon de Barcelone. Il affirme alors se préparer pour le marathon de Paris, mais il ne prendra finalement pas le départ. Quant à son année 2019, elle ne compte à ce jour qu’un seul résultat, en janvier, sur 10 km, en 31’33’’.

Un stage au Kenya dès 2007

Quelques jours plus tard, il s’envole vers le Kenya, un pays qu’il adore, il le désigne même comme « ma deuxième maison », et qu’il a découvert dès 2007, comme en témoignent quelques photos publiées sur son compte FB, il y pose alors aux côtés de Moses Tanui et Samir Baala, le frère de Mehdi, deux fois champion de France de marathon. D’autres séjours suivront, immortalisés par d’autres clichés, mais cette année, étonnamment, il n’apparaît sur aucune des photos diffusées sur les réseaux sociaux, par les quelques athlètes français présents à Iten, Liv Westphal, Abderrazak Charik, Alexis Phellut.

Khalid Aït Omar souhaite rester dans l’ombre, et ne divulguera qu’un seul indicateur sur sa présence dans la « Home of Champions », le 8 février 2019, en publiant sur son compte FB « Khalid Aït Omar – officiel » une photo, qui date en réalité d’un précédent séjour au Kenya, fin 2016-début 2017.

Quelques jours plus tard, selon nos informations, et celles de l’Equipe, il opère un retour prématuré vers la France, comme Clémence Calvin. Certaines rumeurs font état d’une descente des contrôleurs antidopage à Iten. Est-ce cela qui provoque le départ du duo ? Alors qu’officiellement la raison invoquée est celle d’une blessure nécessitant des soins en France. Clémence aurait consulté le kiné espagnol, Marc Roig, un orfèvre qui s’occupe d’Eliud Kipchoge, mais elle préfère retrouver des repères plus habituels, avec des soins par TECAR. Ce contrôle inopiné n’a probablement jamais existé, aucune trace n’en existe ni à l’AFLD, ni à l’IAAF. Mais ce n’est finalement que partie remise. Le 27 mars, le directeurs des contrôles de l’AFLD accompagné de deux préleveurs assermentés interpellent Clémence Calvin dans la rue, où elle déambule avec son fils. Et les péripéties débutent alors…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.

PS : avant parution de l’article, contacts avaient été pris par Messagerie FB avec Yanis Djouder, Hassen Sahel, Khalid Aït Omar. Au 13 mai, à parution, aucune réponse n’était parvenue. Immédiatement après parution, Yanis Djouder a pris contact pour contester les informations mentionnées, et protester sur la diffusion d’éléments relatifs à sa vie privée. Hassen Sahel a apporté des précisions sur le contexte de sa collaboration avec le couple Calvin-Dahmani. Tous les deux réfutent le terme de « Team Dahmani », estimant qu’ils ne font pas partie d’un Team.