Aller au contenu

Kenya : Le carnet de bord d’Anthony Pontier

Sur la piste d'Iten, Anthony Pontier en pleine séance de vitesse (au centre)

Sur la piste d’Iten, Anthony Pontier en pleine séance de vitesse (au centre)

Vice champion de France cadet de cross en 2014, recordman de France du 2000 mètres steeple en 5’45’’35 et 5e sur cette distance lors des JO de la jeunesse l’an passé, Anthony Pontier court désormais chez les juniors. L’année dernière il avait effectué un stage en altitude à Font-Romeu, cette fois il s’est rendu au Kenya. Il nous relate son carnet de bord sur son voyage au pays où les coureurs sont rois…

« J’aime les voyages. Quitter la France me permet de découvrir de nouveaux paysages, des environnements différents et de rencontrer des gens d’autres cultures. Grâce à ce stage, j’ai eu l’opportunité d’appréhender un univers à mille lieues du nôtre. Je l’ai trouvé d’autant plus fascinant, que jamais je ne m’étais rendu en Afrique.

iten pontier 2aEn provenance de Clermont-Ferrand, d’entrée, j’ai été frappé par la chaleur. Quel contraste par rapport à l’Auvergne ! Et une fois dans Nairobi, j’ai été surpris par le trafic. C’est chaotique, des véhicules hors d’âge et surchargés circulent en tous sens sans se soucier du code de la route.

Ensuite, une fois en pleine brousse, je ne m’attendais pas à un tel état des routes avec autant de nids de poules et de dos d’ânes. A peine à Iten, j’ai été choqué par la misère. Cependant en dépit des conditions de vie difficiles de ce peuple, j’ai été surpris par la façon dont nous avons été accueillis. Les habitants sont très conviviaux et surtout les enfants ne cessent de sourire. Egalement
au fil des jours, je me suis rendu compte de la nonchalance ambiante. Là-bas tout tourne au ralenti, excepté à l’entraînement, où au contraire ça déboule. Bref, j’avais l’impression de me sentir dans un autre monde.

La pauvreté m’a choqué

iten pontier 4aJe me souviens avoir visité des maisons. A l’intérieur, il n’y avait qu’une pièce pour toute la famille, pas de sanitaires et ni l’eau courante. D’ailleurs, j’ai vu beaucoup de jeunes enfants effectués des allers-retours vers le point d’eau munis de bassines, ou de seaux en plastique semblant lourds vu leur âge. Pourtant, ils ne se plaignent pas, cela leur semble naturel…
Franchement, je n’avais jamais vécu ça lors de mes précédents déplacements en Chine et en Azerbaïdjan, où excepté l’eau courante qu’il ne fallait pas boire, tout était conçu à l’occidentale. J’avais beau savoir à quoi m’attendre, avant de me rendre dans ce pays, franchement la réalité dépasse tout ce que j’imaginais, notamment en ce qui concerne la pauvreté.

Face à cette situation, je ne suis pas resté passif. Quand avec mes amis, on rencontrait des enfants, on leur offrait des tee-shirts, d’autres vêtements et quelques bonbons. Mais il n’était pas possible de communiquer avec eux. Ils ne parlent que le Kiswahili, et n’apprennent l’Anglais qu’à l’école. Malgré tout, j’ai pu échanger avec des jeunes de mon âge et j’ai même sympathisé avec un coureur d’une vingtaine d’années. Il écoutait toute sorte de musiques, et il m’a intéressé à la musique kenyane.

tom aConcernant l’entraînement, peu de jeunes se sont mêlés à nous, alors que je m’attendais à partir pour une séance au sein d’un groupe de 50. Néanmoins, nous avons eu la chance de côtoyer des champions kenyans : Kiprop, Kipsang, Choge, Mutai…et étrangers : Zane Robertson, et entre autres Paula Radcliffe. On les voyait au stade et à notre hôtel, où ils venaient se faire masser. Vu
qu’ils sont vraiment coutumiers du dénivelé et de l’altitude, quand on les regarde courir sur piste, cela les rend encore plus impressionnants.

Les fast food m’ont manqué

Au sujet de la nourriture, à l’hôtel nous n’avons jamais connu de problèmes, parce que nous ne buvions que de l’eau en bouteille. Nous avons pu goûter des plats traditionnels, notamment l’ugali, le chapati et le beefstew, plus les fruits locaux (Ananas, Mangue, Papaye), dont je ne me suis pas privé. Mais je ne vivrais pas là-bas à l’année. En plus de ma famille et de mes amis, les pâtisseries et les fast food finiraient par me manquer…

Au plan de l’entraînement, la première semaine a été facile, car il fallait respecter l’acclimatation à l’altitude. Après, je n’ai pas trouvé les séances particulièrement plus dures qu’en plaine, puisque que la vitesse de course, les temps et les récupérations étaient adaptés aux 2400 mètres d’Iten.

Enfin, je tiens à remercier ma famille, mon club et le pôle de m’avoir permis d’acquérir cette expérience, que j’espère revivre. Et même si le but du stage ne consistait pas à m’apporter un plus d’un point de vue sportif, je compte bien profiter de ce séjour en altitude pour réaliser de bonnes performances cette saison.

Anthony Pontier

iten pontier 1 a

Étiquettes: