Le 13 décembre prochain, la France accueille pour la première fois les Europe de cross sur le parcours de Hyères. Un évènement qui motive et mobilise déjà tout le demi-fond français. Avant les sélections prévues le 22 novembre, première passe d’armes à Paris lors des 10 km Nike avec la présence de nombreux pistards déjà en préparation pour ces Europe.
L’épisode Pékin est déjà oublié, enfin presque ! C’est préférable ! Un Mondial migraineux qui a pointé une nouvelle fois du doigt le faible niveau français en demi-fond avec seulement trois qualifiés, Mourad Amdouni sur 1500 mètres, Yoann Kowal sur 3000 mètres steeple et Renelle Lamotte sur 800 mètres, seule finaliste des deux.
Pékin a vite été chassé de l’actualité et des esprits car à deux mois et demi des Europe de cross qui auront lieu en France le 13 décembre prochain, le compte à rebours est déjà lancé, les postulants à une sélection nationale déjà lancés dans la course aux sélections.
Les Europe de cross en France, c’est une grande première. Créée en 1994, cette rencontre internationale qui au départ fut critiquée, a très vite trouvé son rythme avec 20 ans plus tard, une légitimité non contestée et un impact réel pour une discipline en mal de visibilité depuis la « mise à mort » du Mondial que l’IAAF a sacrifié sur l’autel de l’audimat.
Ce championnat est même devenu pour les coureurs européens le grand rendez vous de l’année, cassant au passage le vieux moule d’autrefois où le Mondial venait conclure en beauté une saison hivernale de cross. Les Européens ayant sauté du navire, le Mondial n’est donc plus une priorité, notamment pour les Français qui ont bien compris que leur intérêt était désormais les Europe et non plus le Mondial pour lequel l’espoir d’une sélection ne tient qu’à un fil de soie.
La fédération Européenne peut donc être fière d’avoir tenu bon, au fil des années, en proposant un rendez vous que plus aucun pays d’Europe, aussi petit soit-il, même ceux nés de l’éclatement de la Yougoslavie ou de l’Empire soviétique.
Alors pour cette 22ème édition, à domicile, pas un coureur français ne souhaite rater l’occasion de griffer les labours du circuit varois. Tout comme en 2005 sur l’hippodrome de St Galmier où devant 15 000 spectateurs Kenenisa Bekele réussissait son 4ème doublé cross court – cross long.
Les 10 km Nike Paris Centre en attendant le cross
Car même si les coureurs turcs d’origine kenyane viennent désormais troubler les règles du jeu, comme ce fut encore le cas l’an passé avec Polat Kemboi et Ali Kaya privant Florian Carvalho d’une médaille, les français peuvent légitimement prétendre à la victoire autant en individuel qu’en collectif.
Premier coup de feu dans cette course à la sélection, les 10 km Nike qui ont lieu ce dimanche à Paris avec une belle brochette de pistards engagée, pour le spectacle mais aussi pour se marquer à la culotte. Florian Carvalho, deux fois sacré aux Europe chez les juniors (Bruxelles) et les espoirs (Velenje) et qui rêve de réaliser le grand chelem avec un titre senior. Alors que la France compte trois championnes d’Europe, Joalsiae Llado, Yamna Belkacem et Sophie Duarte, aucun français n’a réussi à s’imposer chez les seniors, Florian peut-il être le premier ? Il aura à ses côtés Mourad Amdouni qui a réussi son examen de passage sur 1500, sélectionné au Mondial avec 3’34’’05, Nouredine Smaïl qui souhaite réussir son retour après tant et tant de blessures, Hassan Chaadi qui malgré son orientation marathon reste un grand crossman. Derrière eux, la liste est longue des prétendants au maillot tricolore pour nourrir une équipe unie et combative.
Deuxième grande salve, les sélections pour les Europe prévues le 22 novembre, pour lesquelles trois implantations ont été définies avec chacun de ces trois rounds, 4 places acquises d’office aux 4 premiers puis 2 à la discrétion du sélectionneur :
. Le Maine Libre : pour les seniors femmes et les espoirs hommes
. Le Sud Ouest : pour les seniors hommes et les espoirs femmes
. Le Hyères Méditerranée : pour les juniors hommes et femmes
Un Europe de cross pour réveiller le demi-fond français ? Finalement, on en revient aux grands principes d’autrefois. A 10 mois des J.O. de Rio, l’électrochoc peut-il avoir lieu à Hyères ?
> Texte : Gilles Bertrand