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Dopage : une amende de 15 millions de dollars pour la Russie

La Russie a versé une amende de 15 millions de dollars au CIO, en sanction du système de dopage mis en place lors des JO de Sotchi. Un paiement qui pèsera lourd dans la décision d’autoriser ou pas la Russie à défiler sous son drapeau lors de la cérémonie de clôture des JO d’hiver. Saura-t-il gommer les deux cas de dopage de sportifs russes constatés à Pyeongchang ???

PYEONGCHANG

15 millions pour une cérémonie de clôture. C’est une formule que le CIO voudrait éviter, mais que moult observateurs reprennent à leur compte. Le Comité International Olympique avait exigé cette somme de la Russie dans le cadre d’un accord global sur la suspension du pays pour les JO de PyeongChang, lui imposant d’évoluer seulement sous la bannière olympique et sous la dénomination de pays « neutre ».

La Russie se voyait aussi contrainte à payer cette amende, en sanction des manipulations des contrôles anti-dopage lors des JO de Sotchi. Ce n’est que ce 22 février que la Russie a effectué le transfert bancaire exigé. Avec en ligne de mire, la cérémonie de clôture des Jeux, et l’ultime réunion programmée pour le 24 février et chargée de décider si oui ou non, le drapeau russe flottera en tête de la délégation des athlètes.

Officiellement, cette décision n’est pas encore prise, et revient à une commission spéciale du CIO, présidée par Nicole Hoevertsz. Mais les rumeurs vont bon train pour affirmer que l’accord a déjà été donné à la Russie, lors d’une rencontre entre Thomas Bach, et Igor Levitin, le vice-président du Comité Olympique Russe, et surtout homme de confiance de Vladimir Poutine.

Le porte parole du CIO a cru bon d’affirmer que ce rendez-vous n’avait duré que quatre minutes, et en préambule de la fête d’anniversaire de Levitin, mais l’idée que Thomas Bach avait validé la levée de la suspension russe sans plus attendre, a continué à circuler…

Un contrôle au trimetazidine, produit déjà utilisé à Sotchi

Cependant deux gros écueils sont apparus, avec les très inattendus cas de dopage d’athlètes russes. Le premier cas, celui du spécialiste de curling Krushelnitckii, positif au meldonium, a créé un séisme et après un début de gestion tumultueux, la Russie est retombée sur ses pieds, en annulant son recours devant le TAS, et en le contraignant à accepter sa sanction et à perdre la médaille de bronze conquise.

Mais le deuxième contrôle positif ne pouvait pas plus mal tomber. Il concerne cette fois une spécialiste de bosleigh, Nadezha Sergeeva, 12ème au bobsleigh à deux. Certes, il s’agit d’une athlète de niveau plus modeste, venue au bobsleigh après l’heptathlon, où elle avait obtenu une médaille de bronze aux Championnats d’Europe espoirs en 2009. Mais déjà en 2016, Nadezha Sergeeva avait compté parmi les sportifs russes positifs au meldonium, et finalement relaxés…

DOPAGE BOB

De surcroît, le produit détecté, du trimetazidine, est tout sauf anodin. En théorie, il apparaît comme un simple stimulant, mais les experts estiment qu’il améliore le transport de l’oxygène, et surtout, il avait été identifié comme l’un des produits favoris de Gregory Rodchenkov, à l’époque où il bâtissait les protocoles des équipes russes pour les JO de Sotchi. Comme l’a révélé le rapport Mc Laren, Gregory Rodchenkov avait couvert plusieurs cas positifs à ce produit. Mais à Pyeong Chang, ce sacré Rodchenkov n’est plus à la tête de la manœuvre…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.
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