Le CBD a fait sa première victime sportive. La triathlète américaine Lauren Goss a été contrôlée positive au cannabis, et soutient que c’est une crème à base de CBD qui l’a contaminée. La confirmation que les produits contenant du CBD, le cannabidiol, autorisé en compétition, sont à utiliser avec beaucoup de précautions. D’autant que le CBD pourrait impacter les performances, notamment dans les sports d’endurance.
Le CBD est à la mode. Depuis deux ans, les « CBD shop » ont fait leur apparition un peu partout en France, et diffusent des produits à base de CBD, aussi bien des cosmétiques, que des huiles ou des biscuits. Un sigle désignant le cannabidiol, contenu dans le cannabis, et paré de toutes les vertus. Le CBD serait, lui, le gentil composant du cannabis, à l’opposé du THC (tétrahydrocannabinol), en raison de ses propriétés relaxantes, sans l’effet « enivrant » du THC, considéré comme un stupéfiant, et interdit par la loi française.
Les sportifs peuvent-ils utiliser des produits à base de CBD sans risquer une infraction aux règles anti-dopage ? Oui, sur un plan strictement légal. Le cannabidiol est en effet autorisé en compétition, contrairement aux cannabidoides, classés par l’Agence Mondiale Anti-dopage, dans la catégorie S8, qui regroupent les cannabinoides naturels, comme le cannabis, haschish et marijuana, et les cannabinoides synthétiques, comme le THC.
Mais les choses apparaissent bien plus complexes. Le CBD pourrait produire un contrôle positif en compétition. C’est ce qui semble être arrivé à Lauren Goss, une triathlète de niveau international, qui soutient que son contrôle au THC, avec un taux dépassant les 180 ng/ml, résulte de l’utilisation d’une pommade à base de CBD utilisée pour soigner une blessure.
Le THC reste présent dans les produits à base de CBD
Or comme le rappelle l’USADA, l’agence américaine anti-dopage, même les produits présentés comme à base d’extrait pur de CBD ou d’huile de plan de cannabis contiennent en réalité des traces de THC ou d’autres cannabinoïdes.
C’est d’ailleurs la présence de THC dans les produits vendus dans les « CBD Shops » qui avaient conduit l’année dernière à la fermeture de plusieurs boutiques, comme l’avait rappelé « CheckNews » pour Libération.
Le risque n’est donc pas négligeable pour les athlètes de recourir à des produits à base de CBD, qu’il s’agisse de crèmes, d’huiles, voire de plantes en infusion.
Et il ne faut pas non plus oublier, comme l’explique Pierre Sallet, spécialiste anti-dopage, que sur le plan éthique, l’utilisation de CBD n’est pas neutre. Le cannabidiol pourrait en effet avoir un impact sur le plan des performances, notamment dans les sports d’endurance…
- Texte : Odile Baudrier
- Photo : D.R.