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Caster Semenya, l’arnaque au féminin

La Sud Africaine Caster Semenya revient au plus haut niveau, et sa démonstration de force a été impressionnante au championnat sud-africain, avec des chronos de niveau mondial sur trois distances, le 400 m, le 800 m et le 1500 m. Une conséquence très directe de la décision du  Tribunal Arbitral du Sport qui a autorisé les athlètes hyperandrogynes à disputer les compétitions féminines, et a ainsi supprimé l’obligation des traitements hormonaux exigée par l’IAAF.

 

Caster Semenya
Caster Semenya, au championnat sud africain

Le championnat national sud-africain a été le cadre d’une démonstration plus qu’insolente de Caster Semenya. Elle concrétise un enchaînement effarant : 50’’74 sur 400 m, puis seulement 50 minutes plus tard, elle boucle son 800 mètres en 1’58’’45, pour finir trois heures plus tard, elle réalise 4’10’’93 sur 1500 mètres. Des performances exceptionnelles, il s’agit de son 3ème record personnel sur 400 m cette saison, son temps sur 800 mètres est son plus rapide depuis les JO de 2012…

En quelques mois, Caster Semenya confirme qu’elle est bien revenue au plus haut niveau, après plusieurs saisons très ternes. Et il est bien évidemment impossible de ne pas associer ce come-back à la décision prise en juillet 2015 par le Tribunal Arbitral du Sport, ultra favorable aux hyperandrogynes.

L’instance internationale n’a pas hésité à remettre en cause l’avantage apporté par les taux plus élevés de testostérone affichés par les athlètes qui produisent naturellement trop d’hormones mâles. Et le TAS a obligé l’IAAF à suspendre son règlement applicable à l’hyperandrogénie et à lui soumettre des éléments de preuve avant 2017.

Les hyperandrogynes toujours supérieures aux athlètes féminines

Un coup dur pour toutes les athlètes féminines, se voyant ainsi en lice face à des personnes dites « hyperandrogynes », comme Caster Semenya, dotée de testicules internes, et qui avait été contrainte par les règles de l’IAAF à suivre un traitement hormonal pour diminuer sa production de testostérone, suite au scandale apparu après sa victoire au Championnat du Monde de 2009, où dans un style très masculin, elle avait supplanté toutes ses rivales.

Pourquoi une telle décision du TAS ? Pour faire écho à l’activisme des mouvements intersexes, comme le soulignait auprès du New York Times cet été le Dr Eric Vilain, généticien à UCLA. Mais le médecin ne dissimulait pas ses inquiétudes sur l’avenir sportif des femmes, dans un tel contexte.

Caster Semenya lui donne raison. Sur la piste de Stellenbosch, elle dévoile un physique sculpté masculinisant, et les chronos suivent. En quelques mois, elle s’échappe d’un niveau sportif sans relief, bloquée à 2’02’’, pour retrouver la stature internationale, qu’elle possédait en 2009 (1’55’’) et déjà la médaille d’or olympique lui paraît promise…

 

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : IAAF