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Anti-dopage : l’athlétisme, sport le plus contrôlé en France

Le rapport d’activité de l’AFLD pour l’année 2018 confirme la tendance des années précédentes : l’athlétisme y demeure le sport le plus contrôlé, loin devant le cyclisme et le rugby à XV. Le nombre de cas positifs est pourtant le plus élevé dans le cyclisme. Et ce sont toujours les anabolisants qui sont les plus utilisés par les athlètes pour se doper.

A travers les années, l’athlétisme conserve son rang de numéro 1 des contrôles effectués par l’AFLD. Avec un nombre de 1705 prélèvements, sur un total de 7680, soit 22,20% du total. Avec en deuxième position, le rugby à XV (1113) et le cyclisme (1106). A côté de ce trio leader, les autres sports apparaissent de manière très anecdotique, on recense ainsi 559 prélèvements pour le foot, 351 pour le triathlon, 322 pour le hand et 243 pour la natation.

Des chiffres qui démontrent également une progression forte par rapport à l’année précédente, où il avait été collecté 1197 prélèvements (urine et sanguin) pour un total de 7352 échantillons.

Moins de 1% des contrôles se révèlent positifs

Une focalisation sur l’athlétisme quelque peu contredite par les chiffres de contrôles positifs, puisque l’AFLD a dénombré 14 résultats anormaux, soit 0.82% du nombre de prélèvements, alors que d’autres sports se distinguent bien plus prolixes, surtout le cyclisme avec 2.89% de positifs sur les analyses effectuées, mais aussi 3.42% pour le triathlon, et 3.70% pour le rugby à XIII. Sans oublier certains sportifs, où les pourcentages de cas positifs dépassent les 10%, mais où à chaque fois, cela correspond à un tout petit nombre de personnes (par exemple 28% de positifs pour le Lever de Kettlebell, soit 2 cas !)

Les anabolisants, toujours très utilisés

Quels produits sont détectés par les analyses ?? Les agents anabolisants ont toujours la cote des dopés ! Ce sont 106 cas qui ont été recensés. Avec à égalité, le stanozolol et le clenbutérol (16 cas), puis la Testostérone (14 cas). Puis ensuite, reviennent les 58 cas de corticoïdes, surtout prednisone et predisolone (31 cas) et triamcinolone acétonide (25 cas). Alors que l’EPO apparaît dans « seulement » 15 cas.

Seulement 30% des AUT sont accordées

Concernant les Autorisations d’Usage à des Fins Thérapeutiques, les chiffres communiqués par l’AFLD démontrent une explosion du nombre de demandes reçues, passant de 226 en 2017 à 337 en 2018. A noter sur ce chiffre de 337 demandes, que 95 n’étaient pas justifiées. Ce sont ensuite 34 demandes qui ont été refusées, 64 ont fait l’objet de demandes de compléments d’informations qui demeuraient sans réponses, et 35 ont été abandonnées par le sportif. Donc en final 109 demandes ont été accordées, soit environ 30%.

Comme en 2017, c’est en priorité pour avoir l’autorisation d’utilisation des corticoïdes que les dossiers sont déposés (avec 91 cas) alors que les modulateurs hormonaux et métaboliques sont concernés pour 56 demandes.

306 dossiers disciplinaires, avec 47 cas de soustraction !

Sur le volet des décisions disciplinaires, ce sont 306 dossiers qui ont été traités en 2018, contre 236 en 2017, essentiellement suite à des contrôles positifs (241 cas), alors que les violations des règles anti-dopage type détention ou no shows concernant 61 cas. A noter que 47 dossiers ont été ouverts suite à des soustractions au contrôle ou refus de s’y soumettre. Le « cas » Calvin n’est donc pas si rare qu’il y paraît…

Un budget en forte hausse

Sur le plan du budget, les recettes de l’Agence Française Anti-Dopage se sont élevées à 10.9 millions d’euros, incluant une subvention du Ministère des Sports d’un montant de 9.6 millions d’euros, contre 8.5 millions en 2017. Et l’AFLD a pu facturer 1.32 million d’euros pour des prestations de services, correspondant à des analyses effectuées pour le compte d’autres pays ou agences, pour un montant s’élevant à 1.8 million en 2017.

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.
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