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Le Kenyan Rotich aurait-il dû être exclu des JO ?

Le Kenyan Ferguson Rotich s’est qualifié pour la finale du 800 mètres. L’athlète s’était retrouvé au cœur d’un étrange imbroglio autour d’un contrôle anti-dopage après qu’un entraîneur officiel du Kenya, John Anrazh, ait été soumis à sa place au contrôle. L’erreur résulterait du prêt de sa carte d’accréditation par Ferguson Rotich à l’entraîneur. Celui-ci a été renvoyé au Kenya alors que Ferguson Rotich a été disculpé.

Ferguson Rotich

Ferguson Rotich

 

Un petit déjeuner gratuit. Ce serait l’origine de l’incroyable imbroglio qui a entouré le contrôle anti-dopage inopiné diligenté sur Ferguson Rotich à quelques jours de son entrée en lice pour les séries du 800 mètres.

L’athlète kenyan avait prêté sa carte d’accréditation à John Anrazh, entraîneur officiel du Kenya pour le sprint, pour que celui-ci puisse accéder gratuitement à la salle de restaurant du village des athlètes. C’est là que John Anrazh a été interpellé par les contrôleurs anti-dopage chargés d’amener Fergusson Rotich au lieu du contrôle…

John Anrazh aurait alors signé le formulaire du contrôle. Selon lui, il aurait de suite protesté pour expliquer qu’il avait emprunté la carte de l’athlète. Selon le CIO, c’est le contrôleur qui aurait constaté le problème en vérifiant son passeport, pour constater la divergence d’identité. Il n’est pas clair de savoir s’il a ou non donné son échantillon d’urine…

John Anrazh repart au Kenya, comme Michael Rotich

Dès l’annonce de ce problème, John Anrazh se voyait démis de ses fonctions officielles, et prenait l’avion de retour vers le Kenya, comme l’avait fait quelques jours plus tôt Michael Rotich, le chef de délégation de l’athlétisme, réexpédié, lui, en raison d’allégations de corruption à son égard en échange d’informations sur des contrôles anti-dopage. Même si au Kenya, les premières réactions apparaissaient plutôt hostiles à l’équipe de journalistes de Hajjo Seppelt à l’origine de cette découverte, la justice kenyane s’est révélée très offensive, et le Major Michael Rotich s’est retrouvé placé en détention provisoire pour 28 jours, dans l’attente des résultats de l’enquête policière.

On ignore encore le sort qui sera réservé à John Anrazh, qui avait disputé le Mondial de 1987 et les JO 1988 sur 400 mètres et en relais et souvent officié par la suite au sein de l’équipe nationale pour des fonctions de coach pour le sprint, 200-400 et 400 haies.

John Anrazh

John Anrazh

Et Fergusson Rotich, quelle est son implication et sa responsabilité dans cette étrange affaire ??? Le mystère demeure encore. Deux faits sont avérés. Dès la découverte du problème, les contrôleurs partaient à sa recherche pour qu’il subisse le contrôle inopiné prévu. Et dès le vendredi 12 août, on le retrouvait sur la piste pour les séries de 800 mètres, et le lendemain pour la demi-finale, où il se qualifiait au temps pour la finale.

Ferguson Rotich, une enquête disciplinaire, pas de sanctions

Est-il tout à fait normal que Ferguson Rotich n’ait supporté aucune sanction suite à ce problème ? Dès la révélation de cet incident, Stephen Soi, le responsable de la délégation olympique du Kenya, l’avait de suite disculpé, expliquant qu’il s’était entendu avec les responsables du CIO sur le fait que le coach avait agi de manière irresponsable. Le CIO, lui, a tout de même annoncé qu’il enclenchait une enquête disciplinaire contre l’entraîneur et l’athlète, mais sans que cela ne bloque l’accès à la piste pour Ferguson Rotich.

Dernier qualifié au temps, celui qui avait terminé 4ème au Mondial 2015 a ainsi fermé la porte au Polonais Adam Kszcozt, le champion d’Europe en titre, et le Kenya alignera ainsi en finale trois athlètes…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : D.R.