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Ali Kaya, la pépite de Turquie

Ali Kaya amène la Turquie sur le devant de la scène au Championnat d’Europe Espoirs, en réalisant le doublé 5000-10000 m. L’ex-Kenyan compte parmi les meilleurs mondiaux sur ces distances. 

ALI KAYA

ALI KAYA

 

Les rivaux d’Ali Kaya le savaient, le Turc était l’homme fort de ce Championnat d’Europe espoirs, arrivant à Tallin avec des records hissés au pinacle. Chrono d’engagement sur le 10.000 mètres : 27’24’’09 – soit la 14ème performance mondiale. Et pour le 5000 m : 13’00’’31, ce qui le place au 7ème rang mondial cette saison.

 

Ali Kaya compte parmi les leaders mondiaux actuels sur 5000-10000 m. Il n’a pourtant que 21 ans, et son âge l’autorise à se présenter au Championnat d’Europe espoirs, une compétition initialement créée pour permettre aux jeunes de s’affronter entre eux, dans un niveau intermédiaire avant le passage chez les « grands ».

 

Ali Kaya , lui, figure déjà parmi les grands, mais n’a pas boudé ce rendez-vous. Au contraire, il s’y est livré à une véritable démonstration de force, évoluant seul en tête du premier au dernier mètre. Et répétant ce scénario le premier jour sur le 10.000 mètres, avec 1 minutes d’avance sur le Russe Strelkhov, et le quatrième jour sur le 5.000 mètres, qu’il survole avec 34 secondes d’avance sur le Belge Kimeli. Pour une belle mise en scène qu’on l’avait déjà vu adopter lors du Championnat d’Europe juniors de 2013, où il avait franchi la ligne avec un tour d’avance pour le 10.000 m comme pour le 5.000 mètres.

 

Depuis, Ali Kaya a enchaîné les accessits, la médaille de Bronze sur 10.000 mètres à Zürich après avoir inquiété Mister Mo Farah himself jusqu’à la ligne d’arrivée, puis l’or sur 3.000 mètres indoor à Prague cet hiver.

 

Le Mondial de Rieti en 2013 marquait la première apparition d’Ali Kaya sous ses nouvelles couleurs de la Turquie. Il venait juste d’abandonner son nom kenyan de Stanley Kiprotich Mukche, il n’avait alors que 19 ans, et officiellement, ce changement de nationalité faisait suite à son installation en Turquie dès 2010. Une théorie lancée par les officiels de la Fédération de Turquie, toujours soucieuse de se défendre des accusations de recrutements excessifs lancées contre elle.

 

La Turquie, peu de recrutements mais de bons choix

A éplucher les listes des changements de nationalité des athlètes recensés par l’IAAF, force est d’admettre que la Turquie ne pèse pas bien lourd dans les transferts de ces trois dernières années. Ainsi sur l’année 2013, la Turquie intègre seulement deux athlètes (Ali Kaya et l’Ukrainien Irfan Yldirim), le même nombre que la France, alors dans le même temps, le Bahrein récupère 9 athlètes, Kenyans et Ethiopiens, et que le poids lourd de la naturalisation se nomme l’Italie avec 11 personnes, issues de divers pays (Cuba, Maroc, Tunisie…).

L’année suivante, en 2014, ce sont encore 2 athlètes qui sont autorisés à intégrer la Turquie, alors que les deux leaders se nomment le Nigéria et à nouveau le Bahrein, avec 10 changements de couleurs recensés. Et pour le début 2015, la Turquie ne compte encore que 2 naturalisations, et le Bahrein, toujours à la pointe avec 15 nouvelles recrues.

 

En résumé, la Turquie a limité ces dérives de recrutements, mais a trouvé avec Ali Kaya une pépite très juteuse pour mettre en avant le maillot blanc et rouge ! Dommage tout de même cela l’ait obligé, comme toutes les recrues turques, à changer de nom…

  • Texte : Odile Baudrier
  • Photo : Gilles Bertrand
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